137 personnes, dont 38 mineurs, ont été placées en garde à vue après les violences urbaines qui ont secoué Lyon à la suite de la mort de Nahel. Suite aux premières condamnations, le procureur de la République évoque "une réponse ferme, rapide et à la hauteur de la gravité des faits" commis à Lyon.
Participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations, participation armée ou visage dissimulé à une manifestation interdite, port d’arme, violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique, outrages, rébellion… Les qualifications pénales sont multiples. Sur les 137 personnes interpellées et placées en garde à vue dans le contexte d'émeutes, 74 personnes ont d’ores et déjà fait l’objet de poursuites pénales et 20 ont fait l'objet d’alternatives aux poursuites, a annoncé ce jeudi 6 juillet le parquet de Lyon.
12 émeutiers incarcérés
Lors de quatre audiences de comparution immédiate, 22 personnes majeures ont été condamnées à des peines d'emprisonnement. Parmi elles, 11 ont été incarcérées pour des peines allant de 4 à 18 mois pour la plus lourde. Les autres bénéficient d'un aménagement de peine avec bracelet électronique, assignation à domicile ou incarcération en semi-liberté. La plupart des prévenus sont âgés de 20 à 30 ans et ne présentent pas d’antécédent judiciaire.
Oui, c'est une réponse ferme, rapide et qui, de mon point de vue, est à la hauteur de la gravité des faits qui ont été commis. (...) Moi, je considère que l'on aurait pu avoir une catastrophe sur ces quatre jours. On n'est pas passé loin du drame.
Nicolas Jacquet, procureur de la République à Lyon
Du côté des mineurs, sur les 38 placés en garde à vue après les violences urbaines, 15 ont été déférés en vue de poursuites pénales devant le tribunal pour enfants ou en vue de la mise en œuvre d’une mesure de réparation pénale. L’un d’entre eux a été incarcéré.
"Pour les mineurs, on est toujours dans cette logique éducative. C'est un travail que l'on ne voit pas, mais un travail remarquable qui est mené à la fois par les juges des enfants et la protection judiciaire de la jeunesse, nous a déclaré Nicolas Jacquet lors d'un entretien. Et, c'est un travail dans la durée pour analyser avec ces jeunes et leurs parents ce qui a pu les conduire à commettre des faits de cette gravité-là. Je pense notamment aux pillages des magasins."
Interpellation des auteurs présumés pour les faits les plus graves
- Incendie d’un immeuble de Villeurbanne causé par des tirs de mortiers dans la nuit du 28 juin
Trois personnes majeures ont été déférées, dimanche 2 juillet, dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire des chefs d’association de malfaiteurs et de dégradations volontaires par incendie ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours. Deux d’entre elles, suspectées d’avoir commis les faits de destruction par incendie, ont été placées en détention provisoire à l’issue de leur mise en examen. La troisième, suspectée d’avoir fourni les mortiers pyrotechniques, a été placée sous contrôle judiciaire. Le parquet a interjeté appel de cette dernière décision.
Pour rappel, l’incendie avait entraîné l'hospitalisation de quatre personnes dont l’une souffrant d’une ITT de quatorze jours.
- Incendie volontaire du lycée Charlie Chaplin à Décines dans la nuit du 30 juin
Un individu majeur multirécidiviste sera jugé le 30 août prochain. Conformément aux réquisitions du parquet, le mis en cause a été incarcéré dans l’attente de son procès.
- Incendie volontaire d’un immeuble d’habitation à Saint-Fons ayant provoqué l’évacuation de 48 de ses habitants et blessé par intoxication plusieurs d’entre eux dans la nuit du 30 juin
L’auteur présumé de cet incendie volontaire, un mineur de 16 ans, a été identifié et se trouve actuellement en garde à vue. Il sera déféré ce vendredi 7 juillet au parquet en vue de l’ouverture d’une information judiciaire. Le procureur de la République annonce qu'il demandera son placement en détention provisoire.