Depuis le début de l'année, plusieurs cas de rougeole ont été détectés dans le Rhône. Des foyers ont été repérés dans des communes de l'Est Lyonnais. Cinq enfants et deux adultes ont même dû être hospitalisés.
Depuis janvier, 25 cas de rougeole ont été détectés dans le Rhône et plus précisément dans des communes de l'Est lyonnais : Décines, Meyzieu, Bron, Saint-priest. Parmi ces 25 cas, 22 sont des enfants. Depuis 2023, la circulation de la rougeole repart à la hausse dans la région.
Plusieurs foyers pas encore reliés entre eux
Ce mercredi 13 mars, l'Agence Régionale de Santé (ARS) a donc décidé d'organiser une conférence de presse pour faire le point. Le premier cas détecté remonte au 15 janvier dans un groupe scolaire privé à Décine. Un enfant de retour des Emmirats Arabes Unis serait à l'origine d'une première chaîne de transmission : 12 enfants sont tombés malades.
D'autres cas ont été détectés chez des enfants et leurs familles à l'école publique de Meyzieu, au collège privé de Décines, dans une crèche de Saint-Priest et à Bron. Si les communes sont voisines, l'ARS n'a pas pu faire le lien entre les différentes chaînes de transmission. " Ce qui nous fait craindre d'avoir une vision que partielle du nombre de cas réel", explique le Docteur Bruno Morel, Directeur délégué à la veille et aux alertes sanitaires de l'ARS.
Des complications qui peuvent être graves
L'ARS en profite pour rappeler que la rougeole est une maladie très contagieuse : sans prévention, un malade pourrait contaminer jusqu'à 20 personnes. Le virus se transmet par voies respiratoires, toux, éternuement, et par contact, embrassade ou poignée de main.
Vingt-cinq ça peut sembler peu, mais si chaque cas peu générer 20 cas, ça peut augmenter très rapidement. Il faut agir tôt.
Dr Bruno Morel, Directeur délégué veille et alertes sanitaires, ARS
"La dernière épidémie de rougeole remonte à 2018-2019, la région AURA avait été peu touchée avec 300 cas, sur les 5800 cas en France, rappelle Christine Saura, Responsable Santé publique France en Auvergne-Rhône Alpes. Après le Covid qui a limité les échanges, on observe une recrudescence des cas depuis 2023."
Si dans la région, le dernier cas mortel remonte à 2009, une adolescente de 12 ans était décédée des suites d'une rougeole en Haute-Savoie, la maladie reste mortelle dans les pays en développement. Mais pour les soignants, il ne faut pas sous-estimer les conséquences, avec un de pneumopathie ou d'encéphalite et donc d'hospitalisation. Dans l'Est lyonnais, sept personnes, dont cinq enfants de moins de 1 an ont dû être hospitalisés.
Appel à la vaccination
Si aujourd'hui la vaccination est obligatoire pour tous les enfants nés à partir du 1er janvier 2018, l'ARS invite les personnes nées entre 1980 et 2018 à vérifier leurs vaccins. "Avant 1980, la rougeole circulait suffisamment pour que la population soit immunisée", détaille le docteur Bruno Morel.
Même pour les enfants et les adultes vaccinés, les consignes ont changé. "On vaccinait les enfants avant leur entrée en collectivité à l'âge de neuf mois, mais avec le temps on s'est aperçu qu'ils étaient mal vaccinés dans la durée. Aujourd'hui, on recommande de vacciner à 12 mois et la deuxième dose entre 16 et 18 mois."
Un grand nombre de cas de rougeole qui s'inscrit dans une tendance mondiale inquiétante : l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a alerté qu'en 2023, 42 000 cas ont été recensés sur le continent européen.
Quels symptômes ?
Avant les petites taches très rouges, au niveau du visage, puis sur tout le corps, d'autres symptômes font leur apparition, 10 à 14 jours après l'explosion au virus. Toux, écoulement du nez, yeux rouges et larmoyants, fatigue générale, sont des indices de l'infection.
Dans la région, un autre cluster est aussi suivi par l'ARS. Il se trouve dans la Drôme et concerne 11 personnes.