Une manifestation rassemblant 500 auto-écoles de tout le sud est de la France traduira lundi matin à Lyon le mécontentement de la filière. Le Conseil national des professionnels de l'automobile (CNPA) proteste contre une réforme précipitée du code de la route et l'ubérisation de la profession.
C'est la réforme du code de la route à marche forcée qui précipite les auto-écoles dans les rues de Lyon lundi matin. Le Conseil National des professionnels de l'automobile appelle lundi matin à plusieurs manifestations dans les grandes villes de France.
A Lyon, c'est plus de 500 véhicules qui devraient converger à l'aube en provenance de tout le sud Est de la France. Une forte mobilisation est attendue avec la venue des auto-écoles de Rhône-Alpes-Auvergne mais aussi de Provence Côte d'Azur, et d'une partie de Franche-Comté et de Bourgogne. Elles se rendront à petite vitesse de Gerland à la préfecture de région.
"Nous ne bloquerons pas Lyon. Nous ne sommes pas des bandits" explique Thierry Revoyre, président régional du CNPA qui insiste sur le caractère responsable des professionnels qui enseignent justement les bonnes pratiques au volant. Mais là, la filière entend bien donner un zéro de conduite au gouvernement.
Une réforme précipitée
L'entrée en application de nouvelles dispositions pour l'apprentissage du code le 18 avril prochain ulcère la profession. Une décision gouvernementale qui la prend de court et bouleverse le mode d'apprentissage. Les 700 questions habituelles de l'examen théorique général vont être remplacées en un rien de temps par un questionnaire plus abouti comprenant 1000 situations routières différentes.Autant dire une révolution dans l'apprentissage du code qui catastrophe déjà leurs clients, des candidats déjà inscrits au code. Le taux de réussite au nouvel examen pourrait ne pas dépasser les 20%. C'est donc plusieurs promotions de jeunes conducteurs qui pourraient être ainsi sacrifiées cette année en attendant que les nouveaux programmes soient disponibles et bien assimilés.
Le CNPA proteste aussi contre une nouvelle forme d'"ubérisation" de la profession. Un assouplissement des règles d'installation des formateurs à la conduite font craindre un développement des circuits parallèles avec un monitorat indépendant. La filière y voit aussi une tentative de dérégulation. L'apprentissage automobile s'acheminerait ainsi vers un système à deux vitesses avec d'un côté un secteur particulièrement contraint et réglementé et de l'autre, des auto-entrepreneurs aux charges allégées.