Les principaux syndicats de la fonction publique appellent à une journée de mobilisation, ce jeudi 5 décembre 2024. Contre le projet de budget 2025. Pour défendre le service public. Outre des manifestations, le Limousin connaîtra de nombreuses perturbations, notamment dans l’Éducation nationale.
S’il est trop tôt pour savoir l’ampleur que va prendre la grève dans la fonction publique ce jeudi 5 décembre 2024, les syndicats s’attendent à une mobilisation bien supérieure à celle de mars dernier, où, à Limoges par exemple, la manifestation n’avait rassemblé que 600 personnes. Dans l’Éducation nationale, on oscillerait même entre "haut niveau de suivi" et "massif". Un mouvement presque unitaire, puisque seul FO ne participe pas, préférant, bien que solidaire, se concentrer sur une mobilisation convergente les 10, 11 et 12 décembre prochain, notamment avec la SNCF.
Plusieurs manifestations sont prévues dans la région et de nombreux services seront concernés par cette mobilisation. Petit tour d’horizon, non exhaustif.
Les manifestations
À Limoges, comme traditionnellement, le cortège s’élancera du carrefour Tourny à 10h30. À noter qu’une délégation pourrait être reçue à la préfecture, une heure plus tard, selon la CGT 87.
En Creuse, une assemblée générale se déroulera à 9h30 à Guéret, avant un rassemblement prévu devant la préfecture.
Enfin en Corrèze, à Tulle, le cortège partira à 10h30 de la cité administrative, avant d’être rejoint à 11h30 devant la mairie par les agents territoriaux. À noter également que dans le département, une réunion publique se tiendra à Ussel, en fin d’après-midi.
Les perturbations dans les transports
Ce n’est pas forcément là où il y aura le plus de perturbations.
D’une part, parce que les syndicats de la SNCF ne participeront pas au mouvement, eux qui sont toujours mobilisés sur celui qu’ils comptent lancer le 11 décembre 2024 prochain.
D’autre part, parce que les deux aéroports limousins, Limoges-Bellegarde et Brive-Vallée de la Dordogne ne sont pas, à l’heure où ces lignes sont écrites, concernés.
Reste les transports scolaires, et ceux en commun. Normalement, selon les informations dont nous disposons, il n'y aura pas de perturbations, mais possiblement, ça et là, des ajustements.
À Limoges par exemple, la STCL va passer en mode dit adapté, pour éviter que ses bus ne se heurtent au trajet de la manifestation. Et, dès 10h, les lignes transitant par le centre-ville seront "coupées" en deux, ne desservant plus la première couronne.
Les perturbations dans l’Éducation nationale
C’est au contraire là que devrait se trouver le plus gros des perturbations. Selon différents syndicats appelés dans les trois départements, le mouvement sera "relativement suivi, voire assez fort", "très suivi", et même "massif ".
Dans le premier degré, où les personnels doivent se déclarer en amont, les premiers chiffres remontés font état d’une mobilisation autour de 60%, peut-être plus. Plus d’une quarantaine d’écoles devraient être fermées en Haute-Vienne, et sans doute plus de cinquante en Creuse. En Corrèze, le SNUipp-FSU ne pouvait pas se prononcer, mais estimait que près de 60% des classes seraient concernées, ce qui ne signifie pour autant pas qu'autant d’écoles seront fermées.
Des écoles fermées, ou certaines qui seront ouvertes, mais sans cantine, ou sans leurs ATSEM. À noter que la ville de Limoges a mis en place son service minimum d’accueil à Beaublanc, où la restauration sera assurée.
Il est plus dur d’avoir des chiffres concernant le second degré, puisque les enseignants ne sont pas soumis au même système de préavis. Mais la mobilisation devrait être également importante, et concerner aussi les AESH.
En Haute-Vienne, selon le SNES-FSU, les collèges de Couzeix, de Châlus, et celui d’Isle devraient être fermés. Et il en irait de même à Limoges, avec Anatole France, Calmette, Limosin, Renoir et Donzelot, ainsi que la cantine de Turgot.
Leurs homologues corréziens avançaient les noms des collèges d’Allassac et de Corrèze.
Si les lycées, eux, ne ferment pas lors des grèves, de nombreuses classes devraient aussi rester vides.
Les perturbations dans les autres services publics
Hôpitaux, administrations, services des impôts, services administratifs des mairies, des conseils départementaux, du conseil régional, France Travail (ex Pôle Emploi), la Poste, la liste est longue, mais l’ensemble des services publics pourraient connaître des perturbations localement.
Mais là, impossible d’être exhaustif, ni de prévoir les conséquences, comme dans le premier degré de l’Éducation nationale. De plus, certains de ces services, comme l’hôpital, sont soumis à des obligations minimums.
À la CGT du CHRU de Limoges, on espère une mobilisation forte. "Mais on ne peut pas encore dire son niveau. L’exaspération est partout, mais qui fera grève ? Et puis quelles seront les conséquences, avec le service minimum ? Il faudra attendre demain jeudi 5 décembre] pour le dire."