Depuis deux ans, plus de 200 personnes, dont des enfants, squattent un immeuble situé dans le 7ème arrondissement de Lyon. Après un avis d'expulsion publié en septembre, ce lundi 30 octobre, l'évacuation est organisée.
La police est intervenue au squat "Pyramide", dans le 7ᵉ arrondissement de Lyon, ce lundi 30 octobre, pour faire appliquer l'avis d'expulsion. Dès six heures du matin, une quinzaine de camions de CRS s'est positionnée dans la rue.
Plus de 200 personnes concernées
Pas d'évacuation massive, mais une sortie au compte-goutte des occupants de cet immeuble. Quelques dizaines de manifestants se sont réunies devant le bâtiment, chantant : "les expulsions, c'est dégueulasse".
Cette évacuation survient deux jours avant la trêve hivernale (le 1ᵉʳ novembre), qui suspend toute expulsion.
Depuis plus de deux ans, l'immeuble est squatté. Plus de 200 personnes ont été comptabilisées et l'avis d'expulsion devait prendre effet depuis le 13 septembre. Beaucoup sont partis avant le début de l'opération.
Un logement en hôtel pour huit jours
Présente sur place, Vanina Nicoli, préfète déléguée pour l'égalité des chances, a indiqué que les personnes doivent être logées pendant huit jours et que les dossiers seront de nouveau étudiés. Les services de la préfecture doivent rencontrer chaque occupant, soit une centaine de personnes, dont une trentaine de familles.
Vanina Nicoli confirme également des faits de violences, viol, proxénétisme et marchands de sommeil dans le bâtiment.
Des accusations qui mettent en colère l'un des squatteurs, rencontré la veille de l'expulsion. "On n'est pas venu ici pour vendre, pour faire des commerces, les femmes sont mariées et personne ici n'a payé un centime pour être logé."
Question du logement
De son côté, la ville de Lyon déclarait dans un communiqué publié dimanche avoir contacté le ministre du Logement, Patrice Vergriete, pour "mettre à disposition un gymnase municipal afin que l'État, seul compétent en matière d'hébergement d’urgence, puisse réaliser le diagnostic social et sanitaire indispensable et la mise à l'abri des personnes durant cette phase de diagnostic."
La métropole de Lyon et la préfecture se renvoient régulièrement la responsabilité sur la question des logements des personnes sans domicile fixe sur le territoire.