Suite à une décision judiciaire, les 280 occupants du squat "Pyramide", dans le 7e arrondissement de Lyon, peuvent être évacués à tout moment.
Y aura-t-il une alternative à l'expulsion ? Un rassemblement en solidarité avec les occupants du squat "Pyramide" a réuni plusieurs dizaines de manifestants, ce mercredi 13 septembre, devant la mairie de Lyon. Ces derniers réclament une solution de relogement pour les occupants du squat, situé dans un immeuble du 7ᵉ arrondissement.
Décision de justice
À chaque étage, des hommes, des femmes, des nourrissons... En tout, près de 280 personnes occupent le squat "Pyramide", qui tient son nom de la forme de l'immeuble, depuis deux ans. La majorité des occupants est composée de migrants déboutés du droit d'asile.
Tous sont visés par un avis d'expulsion, qui prend effet à partir de ce mercredi 13 septembre. Il fait suite à une décision de justice en faveur du propriétaire de l'immeuble, dont l'application peut intervenir à tout moment. "Il y a des femmes enceintes et des enfants ici. Et il y a l’hiver qui va venir. Ces enfants-là, ils vont dormir où ?", s'inquiète Mavaka, un habitant du squat.
Arrêté anti-expulsion
Les habitants, aidés par des associations, appellent la mairie à prendre un arrêté anti-expulsion temporaire. Dans une lettre adressée au maire de Lyon, trois collectifs s'indignent : "déjà, partout où nous allons dans la ville, il y a des tentes et des abris de fortune, des campements ! "
Ces collectifs ont d'abord réclamé la réquisition du bâtiment, mais la mairie a indiqué qu'elle ne pouvait réquisitionner, un permis de construire ayant déjà été accordé. Habitants et collectifs espèrent donc obtenir un arrêté anti-expulsion. "C'est tout à fait possible, ça a été fait dans d'autres villes comme à Grenoble", défend Bernard Merlin, membre du collectif Intersquat 69.
La mairie "soucieuse"
En dernier recours, les occupants et leurs soutiens réclament la mise à disposition d'un bâtiment vide de la ville ou de la métropole de Lyon. Une délégation d'habitants et de collectifs a été reçue en fin d'après midi à la mairie. Contactée, l'équipe municipale se borne à assurer qu'elle est "soucieuse de cette situation, et a demandé des solutions de relogement". Mais la mairie refuse de s'exprimer sur la réponse qu'elle apportera à la demande d'arrêté anti-expulsion.
Côté préfecture, la discrétion est également de mise. "L'application de la décision de justice ne sera pas immédiate", tempère-t-on dans les services. "Cela demande un certain temps à organiser, aucune date précise d'évacuation n'a été fixée". Un répit supplémentaire pour rechercher une solution...