La commune de Grigny en a assez des antennes relais et n'en veut pas une de plus. Elle s'oppose donc à un projet de Bouygues Telecom, qui a saisi le tribunal administratif.
Sur les hauteurs de Grigny et avec le retour des beaux jours, Eric Marvy compte bien profiter du chant des oiseaux en déambulant le long des vignes. Dans ce paysage de terres agricoles pourtant, l'opérateur de téléphonie Bouygues Telecom souhaite installer une antenne 5G de 24 mètres. "Ça va défigurer la zone où on vient avec les enfants tous les week-ends" grogne le grignerot.
Attestation d'accès à la téléphonie mobile
Avec 48 autres habitants du lotissement des Gruizards, Eric Marvy a signé une attestation. "On n'est pas dans une zone blanche! On a signé une attestation comme quoi on n'a pas de problème de téléphone. On n'est pas contre la technologie, mais on n'a pas de problème d'accès à la téléphonie mobile".
Dans son bureau de maire de Grigny, Xavier Odo n'a jamais eu à accorder une demande préalable pour un projet de 24 mètres de hauteur. "Aucun immeuble ne fait cette taille à Grigny" nous assure-t-il. Alors quand il a vu passer cette demande, il n'a pas eu le même point de vue que les représentants de Bouygues. "On n'est pas contre. La question est comment on mutualise les espaces où on met les antennes, s'interroge l'édile. S'il faut 3 antennes par opérateur pour couvrir Grigny, ça fera 12 antennes à installer." Le maire souhaite donc que les antennes soient installées sur des mâts communs. "C'est plus pertinent de mutualiser pour le cadre de vie et le confort visuel" assure-t-il.
Le tribunal administratif aura le dernier mot
Le maire s'opposant à cette nouvelle installation, Bouygues a saisi le tribunal administratif. La juridiction lui demande de ré instruire le dossier dans un délai d'un mois. Il ne se fait guère d'illusion. "Je dois ré instruire la demande préalable à travaux dans une zone agricole non constructible. Mais comme l'Etat estime que c'est une question d'intérêt général, il donne tous les droits aux opérateurs."