Des soignants sont descendus dans la rue ce mardi 14 septembre 2021, pour exprimer leur opposition à l'obligation vaccinale contre la Covid-19. A la veille de l'entrée en vigueur de cette mesure, les soignants maintiennent la pression. A Lyon, le rendez-vous était donné devant l'ARS.
A Lyon, plusieurs syndicats ont appelé aux rassemblements devant chaque établissement hospitalier tout au long de la matinée, avant une manifestation générale devant l'Agence Régionale de Santé Auvergne Rhône-Alpes.
"Applaudis, stigmatisés, licenciés" ... la situation des soignants résumée en trois mots par les manifestants. Ces trois mots ont été inscrits sur une banderole déployée par des manifestants à la mi-journée devant l'entrée de l'ARS Auvergne Rhône-Alpes. Ils étaient une petite centaine à manifester. Soignants et personnels hospitaliers entendaient dénoncer les sanctions qui vont s'appliquer à partir du mercredi 15 septembre à l'encontre d'une petite partie du personnel, ceux qui ne sont pas vaccinés contre la Covid-19.
Dans quelques heures, certains soignants et personnels d'hôpitaux ne pourront plus travailler. Les salariés des hôpitaux et des Ehpad, ainsi que les pompiers, ambulanciers et aides à domicile, pourront être suspendus, sans rémunération, s'ils n'ont pas reçu au moins une dose de vaccin.
A grand renfort de slogans choc, les opposants à l'obligation vaccinale des professionnels de santé entendent également rappeler que les soignants se trouvaient en première ligne lors de la première vague de l'épidémie. Ils ont le sentiment de vivre une injustice après ces mois de crise sanitaire.
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Des conséquences sur le secteur de la santé
Pour les manifestants et les organisations syndicales qui les soutiennent, cette mesure d'obligation vaccinale des blouses blanches et les sanctions qui l'accompagnent risquent d'accroître les difficultés du secteur de la santé. Ils dénoncent une mesure aux conséquences désastreuses selon eux. Elle devrait dégrader encore plus les conditions de travail des soignants et réduire l'accès aux soins pour tous.
Comme l'explique Cédric, infirmier depuis 15 ans dans un service de psychiatrie. Selon ses dires, le malaise dans la santé dépasse aujourd'hui largement le cadre de l'obligation vaccinale : "il faut des moyens à l'hôpital (...) on ferme des lits, on n'a pas de soignants, on a des plans blancs pour manque de personnels. Il est là le problème !" Et face à la situation actuelle, l'infirmier ne cache pas sa colère :"on est en colère parce que la situation se délite. Demain, il y aura un vrai problème de fonctionnement des hôpitaux. (...) C'est une vocation d'être infirmier dans le service public, je suis inquiets pour les soins, pour les soignants et pour ceux qui en ont besoin," explique-t-il.
Egalement opposée au pass sanitaire, Lucie est conseillère en économie sociale et familiale. Elle est venue exprimer sa crainte d'une détérioration de la prise en charge des publics dans le secteur médico-social. "Dans notre secteur d'activité, on est en sous-effectif. Cela joue sur la prise en charge des personnes que l'on accompagne. On n'arrive pas à trouver de remplaçant, en cas de sanctions (des personnels non vaccinés), cela va aggraver le problème."
Des blouses blanches majoritairement vaccinées
Le 9 septembre dernier, la manifestation à l’appel des syndicats SUD et FO des HCL avait rassemblé une quarantaine de personnes au départ de l’hôpital Edouard-Herriot. Aux Hospices Civiles de Lyon, à la veille de la date butoir, la direction annonce 95% du personnel soignant vacciné. Un pourcentage légèrement supérieur au CHU de Saint-Etienne (97,5% des soignants sont vaccinés).
Qui est soumis à l'obligation vaccinale ?
Le personnel des établissements de santé et maisons de retraite, les aides à domicile, les transports sanitaires et les étudiants en santé. Mais également les pompiers, les gendarmes et les militaires.
