Alors que la manifestation était interdite à Paris pour cause de "risques de troubles à l'ordre public", elle s'est déroulé dans le calme à Lyon ce samedi 15 mai. Dans un contexte de crise au Proche Orient, quelques tensions ont été rapportées en fin de journée.
Alors que des violences urbaines -limitées- éclataient à Paris, la manifestation s'est globalement déroulée dans le calme à Lyon. Un rassemblement en soutien au peuple palestinien était organisé à partir de 15h samedi 15 mai, sur la place Bellecour, alors qu'à Paris, les autorités avaient interdit le défilé, en raison de "risques sérieux de troubles à l'ordre public".
Manifestations sensibles
Près de 1 000 personnes ont répondu à l'appel à manifester, realyé notamment par le Collectif pour une Paix Juste en Palestine ou encore le Collectif 69 de soutien au peuple palestinien. La Préfecture du Rhône suivait "de près" le rassemblement lyonnais, conformément aux consignes du Ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Celui-ci avait aussi demandé aux préfets d'assurer la protection des lieux fréquentés par la communauté juive. Bien que les appels à manifester soient pacifistes, les autorités craignaient en effet des débordements et appellent les organisateurs et participants à se réunir "avec un sens des responsabilités". Comme à Paris, les manifestations ont été interdites à Nice, Aubervilliers ou Montreuil en Seine-Saint-Denis. En revanche, comme à Lyon, des rassemblements - statiques - ou des manifestations ont été autorisés, à Bordeaux, Montpellier, Marseille, Nantes, Rennes, Strasbourg, Toulouse, Lille, Metz ou Saint-Etienne.
Crise au Proche Orient
En juillet 2014, des manifestations pro-Palestine avaient réuni près de 10 000 personnes à Lyon, sans générer de troubles notables, alors qu'à Paris, elles avaient dégénéré en violences urbaines. L'interdiction de manifester avait été prise jeudi soir par le préfet de police de Paris, Didier Lallement, à la demande du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin pour des "risques de troubles", évoquant le précédent de 2014. La maire PS de Paris, Anne Hidalgo, a jugé "sage" la décision du gouvernement. "Je crains des violences puisqu'en 2014, nous avons tous gardé le souvenir d'une manifestation extrêmement difficile où des propos terribles comme "mort aux Juifs" ont été proférés", a-t-elle déclaré. Cette fois, le rendez-vous intervient dans un contexte de tensions plus marquées qu'en 2014 entre Israéliens et Palestiniens. Ce conflit a fait depuis lundi plus de 130 morts palestiniens dont une quarantaine enfants, et des centaines de blessés dans la bande de Gaza, selon un dernier bilan palestinien. En Israël, neuf personnes ont été tuées dont un enfant et près de 600 blessées.
A Paris, manifestation illégale
A Paris, l'interdiction des autorités a été confirmée en justice, mais les soutiens au peuple palestinien sont partiellement passés outre samedi après-midi. "Parce que nous refusons de taire notre solidarité avec les Palestiniens, et que l'on ne nous empêchera pas de manifester, nous serons présents (au métro) Barbès" samedi "à 15h", avait affirmé l'Association des Palestiniens en Ile-de-France, ainsi qu'une petite trentaine d'autres organisations, telles Attac, l'Action Antifasciste Paris-Banlieue, le Nouveau Parti Anticapitaliste. Les organisateurs prévoyaient de manifester "pacifiquement" jusqu'à Bastille. "En raison des risques sérieux de troubles à l'ordre public liés au rassemblement de personnes qui braveraient" l'interdit, la préfecture de police a pris un arrêté de fermeture des commerces dans le secteur de Barbès-Rochechouart, à partir de midi. Ce, pour "éviter au maximum les dégradations", et que "des éléments de mobilier" puissent être utilisés contre les forces de l'ordre. Des heurts ont rapidement éclaté à Paris, opposants de jeunes hommes aux forces de l'ordre. A Lyon, en fin de journée, des tensions ont été constatées. Des projectiles ont été lancés en direction des forces de l'ordre, qui répliquaient par des tirs de gaz lacrymogène.