Des visages, noircis à la bombe de peinture : l'oeuvre intitulée "Les abattoirs de la mouche", dans une rue du quartier des Etats-Unis à Lyon 8e, a été dégradée lundi 22 février. Dans le quartier et parmi les amateurs de patrimoine, le choc est très grand. Le musée Tony Garnier va porter plainte.
Les visages de la fresque ont presque tous été noircis par une bombe de peinture: les riverains ont découvert le triste spectacle sur cette façade d'un immeuble situé rue Théodore Levigne (Lyon 8e) dans le quartier des Etats-Unis. La dégradation remonterait au lundi 22 février à priori, mais pourrait avoir été faite plus tôt dans le week-end. Pour l'instant on ignore qui a pu commettre un tel acte, ni pourquoi. Le Musée Tony Garnier va porte plainte.
De nombreux visages ont été recouverts de peinture noire. L'oeuvre monumentale représente "Les abattoirs de la Mouche", réalisée par les peintres de l'atelier CitéCréation dans les années 90. Ce marché aux bestiaux, dans les années 30, était alors le coeur de la ville, bien avant sa transformation en salle de spectacle, la Halle Tony Garnier.
Parmi les visages dégradés, ceux de l'ancien maire de Lyon Edouard Herriot qui salue l'architecte Tony Garnier.
"On a touché l'identité lyonnaise"
Contacté, Halim Bensaid, le gérant des ateliers CitéCréation, témoigne du choc ressenti par de très nombreux habitants depuis hier: "On a touché l'identité lyonnaise, surtout si vous associez Tony Garnier. Depuis hier nous avons beaucoup de coups de téléphone et de courriels. C'est aussi bon signe que les gens réagissent, il y a un attachement très fort. Nos oeuvres sont très rarement dégradées. Là, ça ne ressemble pas à un acte partisan ou politique. Avec une bombe de peinture, en général, on laisse un message ou une signature, ce qui n'est pas le cas. Cela ressemble plutôt au geste d'un déséquilibré. C'est une forme de violence sur le sentiment d'attachement des habitants."
Depuis 1986, 24 fresques décorent les rues et les façades de ce quartier populaire. A part quelques accidents de chantier ou de très légères dégradations "potaches", jamais un tel acte de vandalisme n'a été signalé. "Ce n'est pas l'oeuvre d'un graffeur traditionnel" remarque M. Bensaid.