Hervé Legros, PDG de l'entreprise Alila, et son épouse Géraldine Mazier, étaient auditionnés ce jeudi 1er février par un juge d'instruction. Depuis plus d'un an, le couple et le groupe immobilier s'enfoncent dans la tourmente.

Les difficultés judiciaires se multiplient pour Hervé Legros et son épouse, Géraldine Mazier, à la tête d'un empire immobilier en pleine tourmente. Le PDG d'Alila a été mis en examen, vendredi 2 février, après une longue garde à vue.

Une pluie d'accusations 

Travail dissimulé, harcèlement moral au travail, escroquerie, abus de biens sociaux, faux et usage de faux... La liste des motifs de mise en examen est longue. Selon le parquet de Lyon, Hervé Legros a également été placé sous contrôle judiciaire, suite à une audition devant un juge d'instruction, qui avait commencé jeudi matin. Depuis plus d'un an, les accusations pleuvent à l'encontre du couple. Poursuivi également devant les prud'hommes, le couple est aussi mis en cause pour sa gestion, notamment accusé de non-paiement des fournisseurs, et l'entreprise serait visée par un redressement fiscal d'un million d'euros.

"Je plie mais ne romps pas"

Thibault Geffroy, avocat de 16 salariés, espère qu'une mise en examen pourra "permettre aux plaignants de se constituer partie civile, pour avoir des réponses, et pour que la parole des plaignants soit entendue". 

Contacté par la rédaction de France 3 Rhône-Alpes, l'avocat du couple, Maître Jacubowicz, a indiqué qu'il n'était plus en charge de ce dossier, et a refusé de désigner son successeur. Il n'était donc pas possible, à ce stade, de recueillir une réaction de la défense. 

Sur son compte Linkedin, mercredi 31 janvier, Hervé Le Gros se défendait :"seuls les entrepreneurs savent ce qui pèse sur les épaules d’un chef d’entreprise. Depuis 13 mois, beaucoup auraient pu sombrer ou envisager le pire pour mettre fin à ce calvaire. ...) Je plie mais ne romps pas. Je garde toute ma combativité pour continuer à construire ces logements dont notre pays a tant besoin."

Le groupe Alila en difficulté

L'avenir du groupe Alila, qui se présentait récemment comme l’un des 12 plus importants de la promotion immobilière en France, se trouve à son tour nettement fragilisé par ces difficultés judiciaires. Sur son compte Linkedin, Hervé Legros évoquait lui-même des difficultés financières dès janvier 2023 : " les banques [ont décidé] de cesser de nous accompagner, nous mettant en difficulté vis-à-vis de nos entreprises partenaires, et certains clients nous [tournent] le dos."  De grands clients ont en effet rompu leurs relations avec le promoteur.

Contactés, des collaborateurs de l'entreprise évoquent même un risque de faillite, indiquant que des prestataires et fournisseurs n'avaient pas été payés. Les comptes de l’exercice 2022 du promoteur immobilier et de ses holdings n’auraient toujours pas été déposés alors que le tribunal de commerce de Lyon avait exceptionnellement donné au groupe un délai supplémentaire jusqu’au 31 octobre 2023 pour le faire. 

Descente aux enfers

Cette nouvelle étape judiciaire intervient dans le cadre d'une information judiciaire ouverte depuis octobre 2022. En janvier 2023, l'entrepreneur lyonnais et sa femme avaient déjà été placés en garde à vue à la suite de plaintes de 16 salariés. Des perquisitions ont eu lieu dans les bureaux de l'entreprise, située dans le 6e arrondissement de Lyon, et au domicile du PDG, à Ecully. Plusieurs dizaines de policiers avaient été mobilisées pour saisir des documents. D'autres procédures ne sont par ailleurs pas exclues, alors que des cas de malfaçons dans certaines constructions ont été rapportés. 



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