Scopelec, premier groupe coopératif français et sous-traitant de l'opérateur Orange pour les réseaux de fibre optique, a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lyon, a indiqué l'entreprise ce mercredi 28 septembre dans un communiqué. Ses ennuis ont commencé avec la perte d'un important contrat avec Orange.
Après avoir perdu un important contrat avec son client historique Orange, Scopelec, la plus grande société coopérative de France, s'enfonce. Elle vient d’être placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lyon.
"Les entreprises candidates au rachat partiel ou total des activités ont jusqu'au 2 novembre pour se manifester auprès du tribunal", indique la coopérative dans un communiqué du 28 septembre. Pour la direction de Scopelec, "cette procédure intervient à la suite de la décision de non renouvellement des marchés dans le cadre d'un appel d'offres lancé par Orange en 2021".
L'entreprise assurait la pose de la fibre optique et l'entretien du réseau cuivre pour l'ancien opérateur historique des télécoms. Orange assurait 40% de son chiffre d'affaires. La société coopérative joue sa survie depuis l'annonce par Orange de la perte de la majeure partie de ce marché en novembre 2021.
"Un tsunami pour les équipes"
Selon Scopelec, Orange est responsable de l'échec de la procédure de sauvegarde en refusant "d'accompagner l'entreprise à hauteur des 20 millions d'euros pourtant promis".
Interrogé par l'AFP, Orange rétorque que cet "abandon de créances" était conditionné à la présentation d'un "plan de sauvegarde viable et pérenne" alors que Scopelec n'est toujours pas selon eux en mesure d'assurer l'activité dans le cadre du nouveau contrat débuté en avril.
"Quand vous dites brutalement à une entreprise qu'elle va perdre les trois quarts de son chiffre d'affaires, vous imaginez bien que c'est un tsunami pour les équipes", a réagi la direction de Scopelec.
En juin 2022, un plan social en juin a acté la suppression de 550 emplois, sans compter les départs volontaires. Plus de 1000 départs volontaires sont déjà intervenus depuis le début de la crise fin 2021 pour ce groupe de 3600 salariés. Après des mois de négociation sous l'égide du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri), Scopelec avait rejeté une proposition d'Orange qu'il jugeait insuffisante.
Plan de redressement
"Si l'offre n'avait pas été refusée, on n'en serait pas là", juge aujourd'hui Ralph Bindauer, avocat du comité économique et social de Setelen, première filiale de Scopelec placée également en redressement. Aujourd'hui, "soit la nouvelle direction de Scopelec est capable de présenter un plan de redressement qui soit viable, mais il faudrait qu'Orange y mette la main", soit l'entreprise sera reprise par appartement avec à la clé "un carnage social" et "la fin du modèle coopératif", explique-t-il.
Scopelec est, comme son nom l'indique, une société coopérative et participative (Scop), à savoir que ses salariés détiennent le capital (en l'occurrence 74,8%) et le pouvoir de décision. Elle a été créée en 1973, la grande époque des coopératives ouvrières, à Revel (Haute-Garonne).
(avec AFP)