Dans l'accident mortel du cours Vitton à Lyon, le juge a maintenant 3 mois pour poursuivre et compléter l'instruction comme le réclamait le procureur de la République. La chambre de l'instruction exige la mise en examen des 4 occupants de la voiture pour "omission de porter secours" aux victimes.
Un juge d'instruction désavoué et contraint de revoir ses conclusions. C'est le premier enseignement de ce nouvel épisode judiciaire qui opposait le magistrat instructeur et le procureur de la République après l'accident mortel du cours Vitton à Lyon . Un différend les opposait sur les prolongements judiciaires à donner à cette affaire dans laquelle une jeune femme avait perdu la vie et une autre avait été grièvement blessée.
Au terme de l'instruction, le juge n'avait retenu que la seule responsabilité du chauffeur, en détention provisoire, qui était poursuivi pour "homicide involontaire avec circonstances aggravantes". Le procureur de la République avait introduit, lui, un réquisitoire supplétif pour envisager d'autres mises en cause.
"Omission de porter secours"
La chambre de l'instruction a tranché. Elle exige maintenant du juge d'instruction qu'il mette en examen les quatre occupants de la voiture fautive pour "omission de porter secours". Deux d'entre eux, dont le chauffeur, avaient pris la fuite aussitôt après la collision. Les deux autres étaient restés prostrés à proximité des deux jeunes victimes sans leur porter assistance.
Outre le délit de fuite, le chauffeur devra en outre répondre de nouvelles charges, le défaut de permis de conduire et le transport de stupéfiants. Il sera aussi poursuivi pour les blessures occasionnées au conducteur du véhicule qu'il avait violemment percuté et qui, dans sa course folle, avait fauché les deux jeunes femmes.
Le juge d'instruction a par ailleurs trois mois pour poursuivre ses investigations et conclure l'instruction selon ce nouveau cadrage. Ouvrant la porte à un procès où les quatre occupants du véhicule comparaîtront ensemble pour cette virée trop arrosée, qui s'est achevée si dramatiquement.
Me Bohé, qui représente la famille d'Anne-Laure Moreno, tuée dans l'accident, se félicite de la décision de la chambre de l'instruction même si la partie civile réclamait davantage.
Le père de la victime, Eric Moreno, se dit surpris que la compagne du chauffard qui lui avait prêté son véhicule tout en sachant qu'il n'avait pas le permis de conduire et qui lui a fourni ensuite un faux alibi pour le couvrir ne soit pas poursuivie pour faux témoignage .
Le point sur l'affaire avec Sophie Valsecchi et Paul Satis :