Affaire Benalla : G. Collomb sous le feu des questions des députés d'Auvergne-Rhône-Alpes

Le ministre de l'Intérieur a été entendu lundi par la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Benalla. 2h30 d'un questionnement serré autour des prérogatives d'A.Benalla et de la connaissance qu'en avait Gérard Collomb .Et cette question: Pourquoi n'avoir pas saisi plus tôt l'IGPN ?       

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L'audition aura duré 2h30. Les députés n'ont laissé aucun répit au ministre de l'Intérieur, entendu sur les agissements d' Alexandre Benalla, licencié tardivement par l'Elysée et poursuivi pour des violences dans une manifestation du 1er mai, usurpation de fonction et détournement d'images de video-surveillance.

La commission d'enquête parlementaire comprend une bonne dizaine de députés de la région Auvergne-Rhône-Alpes, membres de droit de la commission des lois. Certains d'entre eux ont pu à leur tour interroger Gérard Collomb sur la connaissance qu'il avait des faits, mais aussi des facilités accordées à l'homme de confiance du Président de la République. 

L'audition a principalement tourné autour du rôle d'Alexandre Benalla dans les manifestations du 1er mai alors qu'il arborait un brassard de police, un casque et un talkie-walkie qui l'assimilaient aux forces de l'ordre.
 

"Le préfet de police et l'Elysée étaient saisis"   


Après avoir prêté serment, Gérard  Collomb affirme qu'il n'a été informé par son entourage qu'au lendemain des faits, le 2 mai dans l'après-midi et qu'il s'est assuré aussitôt que le cabinet d'Emmanuel Macron et le préfet de police étaient bien saisis de l'affaire. Gérard Collomb s'empresse de souligner que "c'était à eux de prendre les sanctions et éventuellement d'informer les autorités judiciaires". 

"Pourquoi, dès lors, l'IGPN, (la police des polices), n'a pas été saisie dès cet instant, sous votre autorité?" lui demande Mme Laurence Wichnievski, députée du Puy de Dôme (Modem). La question agace Gérard Collomb qui répète : "Le 2 mai , je m'étais assuré que  le préfet de police et l'autorité (l'Elysée) étaient saisis". 
 

G. Collomb : "Moi, je ne l'ai jamais vu" 


C'est Hervé Saulignac , député de l'Ardèche (Nouvelle gauche), qui va précisément chercher G. Collomb sur ses propres responsabilités : "A qui selon vous, revenait le recours à l'article 40 ?". Un article de loi qui fait obligation à l'autorité qui a connaissance des faits de saisir la justice. Le ministre de l'Intérieur se retranche derrière la jurisprudence et les multiples déclinaisons de l'article 40 du code pénal :"Ce n'était pas le genre de problématique qui revenait au ministère de l'Intérieur".

La réponse ne satisfait pas Hervé Saulignac pour qui "Gérard Collomb a implicitement couvert un délit qui n'a pas été porté à la connaissance de la justice". Le député de l'Ardèche estime en effet que s'il appartenait au cabinet d' Emmanuel Macron de prendre une sanction administrative à l'encontre d'Alexandre Benalla , il revenait bien au ministre de l'Intérieur de se préoccuper de faits délictueux et de la réponse pénale en actionnant l'article 40, comme le prévoit la loi .

Le ministre de l'Intérieur connaissait-il personnellement Alexandre Benalla ? Xavier Breton, député de l'Ain (Les Républicains) affirme qu'Alexandre Benalla se trouvait dans une salle de commandement de la police où se trouvait aussi Gérard Collomb. Pouvait-il l'ignorer ?

Gérard Collomb explique qu'il y avait cette nuit là une quarantaine de personnes, qu'il a salué chacune à leur tour "par urbanité",  mais sans les identifier nécessairement: "Moi, je ne l'ai jamais vu. Il a pu à l'occasion venir à mon cabinet. Mais pour ce qui me concerne, je ne l'avais jamais vu".

Une photo d'archive prise le 20 juin 2017 par l'AFP  montre pourtant le ministre de l'Intérieur aux côtés d'Emmanuel Macron au dîner du Conseil français du culte musulman(CFCM), avec Alexandre Benalla à proximité, en arrière plan ...      
 
 


Pour Emilie Chanas, députée LREM de l'Isère, la première journée d'audition démontre que "ni le ministre de l'Intérieur, ni le préfet de police de Paris, et encore moins Emmanuel Macron n'étaient aux commandes de l'intervention de M.  Benalla, et que les responsabilités sont situées au niveau infra (inférieur)". 

Caroline Abadie, elle aussi députée LREM de l'Isère, se réjouit que la commission d'enquête parlementaire se soit saisie aussi rapidement :"On a envie de faire toute la lumière sur cette affaire, explique-t-elle. On voit bien qu'il y a eu des dysfonctionnements. On continue à dérouler la pelote même si on ne va pas entendre tous les membres des cabinets ministériels".

Pour Catherine Kamowski, députée (LREM) de la 5 ème circonscription de l'Isère, il s'agit de presser le pas : "La commission aura à produire un rapport avec des recommandations au gouvernement dans un délai très ramassé, précise-t-elle, mais on n'est pas dans une enquête approfondie comme il y en a au congrès américain". Elle souligne l'urgence du calendrier  parlementaire et l'abondance des textes qui doivent être soumis bientôt au parlement.               

L'essentiel étant manifestement pour la majorité présidentielle de boucler l'enquête aussi vite que possible de façon à poursuivre aussi la réforme constitutionnelle, aujourd'hui bloquée.                   




 
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