En juin 2020, alors qu’il était en civil et n’était pas en service, un policier était violemment agressé par une dizaine de personnes au pied de sa résidence dans le 7e arrondissement de Lyon. Le procès s’est tenu en novembre 2021 et le jugement sera rendu mardi 4 janvier.
Le 14 juin 2020 à 4h du matin, Alexandre, policier n’est pas en service. Il rentre chez lui avec sa compagne dans le 7 e arrondissement de Lyon. Soudain, une Peugeot 106 pile devant eux. S’en suit une altercation avec le conducteur et le passager de la voiture. Ils sont mineurs et insultent le policier avant de rapidement alerter une dizaine d’autres jeunes gens réunis dans un square non loin de là. Le groupe fonce en direction du couple. Alexandre parvient à exfiltrer son amie dans le sas de leur immeuble. Elle reçoit un coup de poing avant de se réfugier.
Alexandre, lui, est victime d’une avalanche de coups. Les agresseurs ont une vingtaine d’année. Ils le projettent au sol et le frappent violement jusqu’à ce qu’un voisin crie par la fenêtre que la police arrive. Le groupe prend alors la fuite. Les collègues d’Alexandre arrivent quelques instants plus tard pour le relever. Le fonctionnaire s’en sort avec une triple fracture de la cheville, 45 jours d’incapacité totale de travail et des séquelles qui aux dires de son avocat Me Laurent Bohé ne s’effaceront pas malgré les opérations à venir. Aujourd’hui Alexandre a repris son travail sur la voie publique mais la marche et la course lui sont encore difficiles.
« Qu’il soit bien dit que c’était parce qu’il était policier qu’il a connu cette mésaventure »
L’homme n’était pas en service ce jour-là, mais ses agresseurs savaient-ils qu’il était policier ? C’était un des enjeux du procès qui s’est tenu le vendredi 5 novembre 2021 au tribunal correctionnel de Lyon et dont le verdict est attendu mardi 4 janvier. Sur les dix suspects âgés de 20 à 30 ans et jugés ce jour-là aucun n’a reconnu avoir frappé Alexandre. Sans nier leur présence sur les lieux aucun n’a déclaré savoir qu’Alexandre était policier et la plupart n’ont pas d’antécédents judiciaires.
Pour autant Me Laurent Bohé espère que le tribunal retienne que c’est un homme mais aussi une fonction qui ont été attaquées en juin 2020 :
« Ils étaient nombreux, douze ! Peut-être que certains bénéficieront de la relaxe au bénéfice du doute ? Certains ont été écroués après les faits mais tous sont aujourd’hui en liberté. L’enjeu c’est que la qualité de policier soit retenue, qu’il soit bien dit que c’était parce qu’il était policier qu’il a connu cette mésaventure ».
Quelques jours après cette agression 150 policiers s’étaient rassemblés devant le Tribunal de Grande Instance de Lyon pour soutenir le fonctionnaire de police, Un rassemblement symbolique pour dénoncer également des réponses pénales insuffisantes à leurs yeux.
Le 5 novembre dernier, la procureure avait requis des peines de 2 ans et demi de prison ferme contre huit prévenus notamment pour violence aggravée sur agent dépositaire de l’autorité publique. Pour les deux autres elle avait requis la relaxe.