Sept personnes ont été mises en examen mardi 1er décembre, après la violente agression d'un policier en juin dernier à Lyon.

Sept personnes, dont trois mineurs, ont été mises en examen après le passage à tabac d'un policier en juin 2020 à Lyon alors qu'il rentrait chez lui avec sa compagne, a-t-on appris ce 1er décembre lors d'une audience de la chambre de l'instruction.

Selon le rapport de synthèse évoqué lors de cette audience, un témoin de la scène qui avait contacté les autorités quelques semaines après les faits, a été entendu sous X par les enquêteurs de la Sûreté départementale. Il a confirmé avoir vu un individu rameuter un groupe, en criant : "Venez on va bouler du flic". Tous les suspects affirment qu'ils ignoraient les fonctions de la victime, mais ce témoignage accrédite la version du policier blessé, qui affirme qu'il avait alors été traité de "sale flic" dès le début de l'altercation alors qu'il n'avait pas décliné sa qualité. Un total de sept individus, dont trois mineurs, ont été mis en examen pour "violences aggravées en réunion sur agent dépositaire de l'autorité publique". Trois suspects avaient été interpellés dans les jours suivants les faits et quatre autres ont été arrêtés et déférés le 19 novembre, tous placés en détention provisoire.

Gardien de la paix dans un commissariat de la région lyonnaise, ce policier rentrait à son domicile avec son épouse le 14 juin après une soirée privée, lorsqu'une voiture a grillé un feu, l'a frôlé, et a fait demi-tour au frein à main. Un premier échange de coups s'est produit avec les deux occupants du véhicule, puis quelques minutes plus tard un groupe d'une dizaine d'individus a surgi devant l'entrée de la résidence, bloquant l'accès au policier et à sa compagne. 

Son épouse a été frappée, légèrement blessée, et a réussi à se réfugier dans le hall de l'immeuble pour appeler les secours. Le policier, en civil et sans arme, a quant à lui subi une triple fracture à la cheville après un coup de barre de fer, et reçu selon lui "une quarantaine de coups de pied" alors qu'il était au sol. Après l'analyse minutieuse de la téléphonie, et le visionnage des images de vidéo-surveillance du quartier, les enquêteurs estiment que onze individus ont participé au guet-apens. Un autre témoin direct entendu par les enquêteurs a vu la scène de sa fenêtre et a estimé à "au moins six" le nombre d'agresseurs. "J'ai cru qu'ils allaient le tuer, on sentait la haine", a témoigné ce riverain cité par le journal Le Monde.

Selon l'hypothèse des enquêteurs, le policier aurait été reconnu parce qu'il habitait depuis de nombreuses années dans le quartier. 
"Il croisait fréquemment des délinquants qu'il aurait pu contrôler dans le passé. Les policiers exercent dans un contexte qui est devenu très inquiétant. Plusieurs policiers ont été suivis jusque devant leurs domiciles au cours de ces derniers mois dans la région lyonnaise, le climat devient dangereux", a déclaré à l'AFP Laurent Bohé, avocat constitué partie civile pour le gardien de la paix. L'instruction est toujours en cours.
 

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