Agression d'un prêtre orthodoxe sur fond d'adultère : un couple devant les assises du Rhône

Le procès de l'homme accusé d'avoir tiré sur un prêtre orthodoxe en octobre 2020 à Lyon s'ouvre aujourd'hui devant les Assises. C'est un mari jaloux et son épouse, suspectée de complicité, qui comparaissent devant les jurés durant trois jours.

Le procès s'est ouvert en l'absence de la victime, Nikolaos Kakavelakis, 54 ans, actuellement hospitalisé à Athènes, selon son avocate. Ce prêtre orthodoxe en poste à Lyon avait été pris pour cible, le 31 octobre 2020. L'homme, qui avait reçu deux coups de fusil, avait été grièvement blessé. À l'époque, la piste d'un attentat terroriste avait été redoutée au lendemain de l'attaque de Nice. Le procès du tireur présumé s'est ouvert ce 20 septembre 2023.

Liaison adultère

Rapidement identifié, Giorgi P. avait été interpellé. Il a avoué avoir tiré à deux reprises au niveau du flanc et de l'abdomen du prêtre pour se venger d'une liaison adultère entre le prêtre et son épouse. Une partie de l'arme de chasse de calibre 12 avait été retrouvée dans la Saône, sur ses indications. Né en Géorgie, arrivé en France en 2014, cet homme de 42 ans, est accusé de "violences volontaires avec arme ayant entraîné une infirmité permanente". Il avait été initialement mis en examen pour "tentative d'assassinat".

Durant l'enquête, le quadragénaire avait reconnu la matérialité des faits, mais contesté l'intention d'homicide. Une ligne de défense qu'il maintient aujourd'hui. "J'ai tiré sur cette personne. Pas dans le but de le tuer, le but, c'était de lui faire mal, mais pas qu'il se trouve dans cet état", a déclaré l'accusé à l'ouverture des débats ce mercredi matin. L'homme au visage rond, l'air désolé, a immédiatement tenté d'exonérer son épouse. "Ma femme n'était pas au courant de la présence de l'arme à la maison", a-t-il assuré.

Complicité ?

Son épouse, âgée de 38 ans, est accusée de complicité de violences volontaires, pour avoir incité et aidé son mari à commettre le crime présumé, en lui fournissant des indications sur les habitudes de la victime. A-t-elle attisé la haine et la colère de son époux ? "Je n'étais pas au courant que mon mari était sorti armé de la maison", a-t-elle assuré au début du procès, au cours duquel seront produits les messages échangés le jour des faits entre le mari et son épouse sur des applications russophones de leur téléphone.

Originaire d'Abkhazie, Lela K.a été naturalisée française en 2011. "Son enfance a été marquée par la guerre civile dans sa région d'origine", a indiqué une enquêtrice de personnalité. Elle a rencontré Giorgi P. en 2011 via un site internet. Le couple a deux enfants âgés de 5 et 7 ans, actuellement placés dans leur famille maternelle en Géorgie.  Lors de sa garde à vue, la compagne du tireur présumé avait confirmé sa liaison avec le prêtre. 

Qui est la victime ?

Le père Nikolaos Kakavelakis, de nationalité grecque, était en charge de l’église orthodoxe située rue du Père-Chevrier, dans le 7ᵉ arrondissement de Lyon. Ce 31 octobre 2020, il fermait son église lorsqu'il a été visé par des tirs de fusil. Il avait été transporté dans un état grave à l'Hôpital Edouard Herriot.

Ce quinquagénaire, père de famille, avait par ailleurs fait l'objet d'un signalement de son épouse pour violences conjugales. Avant les faits jugés par la cour d'assises, le religieux était contesté par une partie de la communauté orthodoxe à Lyon. Il était en poste dans la capitale des Gaules entre 2008 et 2020. Depuis cette affaire, il est reparti vivre en Grèce. 

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