Les deux pilotes français qui ont fui la République dominicaine où ils avaient été lourdement condamnés pour trafic de drogue ont été arrêtés ce matin à Lyon et en Isère. Pascal Fauret doit d'abord passer devant un juge lyonnais dans le cadre de l'instruction conduite à Marseille.
Pascal Fauret et Bruno Odos, les deux pilotes qui ont fui la République Dominicaine ont été arrêtés ce matin. Les gendarmes se sont présentés aux domiciles de Pascal Fauret, 55 ans, dans la banlieue de Lyon, et de Bruno Odos, 56 ans, en Isère. Opération menée dans le cadre d'un mandat d'amener de la part de la juge d'instruction marseillaise chargée de l'affaire. Pascal Fauret devrait dans un premier temps être conduit devant un juge lyonnais. Initialement les deux pilotes devaient se présenter d'eux-même à la justice mais une fuite savamment orchestrée lors de l'exfiltration a précipité les choses .
Des fuites savamment orchestrées
Mais qui a donc fait fuiter prématurément "l'évasion" des deux pilotes de République Dominicaine ? Au point de dénaturer l'esprit même de cette exfiltration qui devait avant tout leur permettre de se livrer à la justice française ?Dans un reportage diffusé samedi midi sur France 2, on comprend que des fuites orchestrées ont obligé les organisateurs de l'opération à précipiter une conférence de presse. Un journaliste de Valeurs Actuelles a en effet été informé de la fuite des deux pilotes alors qu'ils étaient encore en cours de rapatriement en métropole. Le président du comité de soutien explique que toute la phase finale de l'opération s'en est trouvée "chamboulée". L'expert aéronautique Christophe Naudin et le député FN Aymeric Chauprade s'accusent mutuellement d'avoir divulgué ces informations compromettantes.
"Les crustacés sont dans la nasse"
Dans la nuit du 17 au 18 octobre, les pilotes quittent en voiture leur hôtel de Saint-Domingue avec l'élu frontiste, qui connaît bien l'île des Caraïbes pour avoir été conseiller de l'ex-président Leonel Fernandez. Vers 06h00, ils montent à bord d'une embarcation près de Punta Cana. Prochaine étape : retrouver le voilier de Naudin à quelques dizaines de milles nautiques des côtes. "On s'est fait passer pour des touristes. On avait peur de tomber sur des vedettes de police. Mais il n'y a pas eu d'incident", relève le parlementaire.Le criminologue est au rendez-vous, il envoie un message: "Les crustacés sont dans la nasse", et entame avec Pascal Fauret et Bruno Odos un lent périple de cinq jours, "afin de ne pas éveiller les soupçons", pour rejoindre la partie française de l'île de Saint-Martin. "Pascal et Bruno savent gérer leur stress. Ils dormaient beaucoup. Au fur et à mesure que le bateau s'éloignait, l'atmosphère se détendait", se souvient-il. Au même moment, des membres de la première équipe rejoignent l'hôtel de Saint-Domingue et se font passer pour les fuyards.
Le 23 octobre, les vrais pilotes s'envolent - avec leur propre carte d'identité et des billets à leur nom - pour la Martinique, puis le lendemain vers la métropole. "Le plan prévoyait que chacun se disperse et se mette au vert plusieurs jours. Nous ne voulions pas médiatiser l'affaire avant que la juge marseillaise" chargée de l'enquête française sur ce trafic de drogue "soit au courant", relève Christophe Naudin. Mais un journaliste est informé de l'opération alors que les pilotes sont encore à Fort-de-France.