En France depuis 2018, Pierre Edson Ndona est d'origine congolaise. Alors qu'il devait commencer son apprentissage dans un des restaurants de Paul Bocuse à Lyon, il vient de recevoir son OQTF, une obligation de quitter le territoire français.
Chez Corinne, sa "grand-mère" de cœur et marraine républicaine, Pierre Edson accumule des centaines de lettres de soutien. Sur la table de la salle à manger, plusieurs piles de courriers témoignent de la solidarité qui s'est mise en place autour du jeune homme.
A l'âge de 16 ans, quand il arrive en France, il apprend le français, reprend des études et commence à travailler.
Une OQTF indigeste
En décembre, il reçoit une lettre de la préfecture du Rhône. Quand il ouvre l'enveloppe, il découvre une obligation de quitter le territoire français. "Quand j’ai vu que ça venait de la préfecture, je me suis dit "tiens, mon titre de séjour est arrivé !" Mais quand je l’ai ouvert et que c’était l'OQTF, c’était vraiment très triste pour moi".
OQTF : quatre lettres qui riment avec obligation de quitter la France. Impensable pour le jeune homme.
Corinne Ribault, sa marraine républicaine, est particulièrement touchée par le sort de Pierre Edson. Elle est à l’origine de son comité de soutien. Bénévole au secours catholique, elle héberge Pierre Edson depuis son arrivée à Lyon, elle le considère comme un membre de sa famille.
"C’est vrai qu’il a été intégré très facilement dans notre milieu familial. Dès le début, il est parti en vacances avec nous à la montagne. Il a connu tous mes enfants, on a un peu des liens comme si c’était mon petit-fils."
Un apprentissage dans l'hôtellerie menacé par l'OQTF
Des liens forts qui ont permis à Pierre Edson Ndona de s'épanouir et d'envisager un avenir en France.
En stage dans l’une des brasseries de Paul Bocuse, située sur les quais de Saône, il a réussi à décrocher un certificat d’apprentissage comme commis de salle.
Son OQTF l’empêche de réaliser son rêve et de suivre ses cours en alternance au lycée hôtelier. Dans ce secteur d'activité, pourtant en tension, la situation de Pierre Edson désole Pierre Auvray, son employeur. À la tête des opérations du groupe Bocuse, ce dernier atteste de la volonté du jeune Congolais de travailler dans la restauration. "C’est un jeune qui a envie, qui a de l’ambition, qui part de loin, et qui se donne beaucoup de mal pour pouvoir s’intégrer et apprendre son métier", dit-il.
Bien qu'un recours a été déposé par son avocat, la procédure suit son cours.
Avec C. Lepape et J. Boudier