La grogne des policiers prend de l'ampleur après la détention provisoire de l'un d'entre eux à Marseille. Ils seraient plus d’une centaine en arrêt maladie à Lyon.
La grogne des policiers ne cesse de s’étendre. Sur la métropole lyonnaise, ils seraient déjà plus d’une centaine en arrêt maladie ou “code 562”, qui permet aux policiers d’assurer uniquement les missions d'urgence. Seuls moyens de manifester leur mécontentement, n’ayant pas le droit de faire grève.
Au cœur de la polémique : le placement en détention provisoire d’un de leurs collègues de la BAC marseillaise. Début juillet, 4 policiers de ce service sont soupçonnés de violences envers un jeune homme de 21 ans. Celui-ci accuse les fonctionnaires de lui avoir tiré dessus avec un LBD puis de l’avoir passé à tabac dans le contexte des émeutes. Une enquête a été ouverte le 5 juillet pour "violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours".
“C’est un mouvement qui va prendre de l’ampleur avec les jours qui arrivent donc effectivement, je pense que les collègues sont en train de se rendre compte que ce qu’il s’est passé à Marseille, ça peut très bien se passer à Lyon demain et ça peut leur arriver également”, assure Christophe Pradier du syndicat Unsa Police.
Gérer les urgences
Pour répondre au 17, police secours, les effectifs sont là, mais dans tous les commissariats des grandes villes, les chefs de service envisagent de suspendre des enquêtes pour continuer d’assurer notamment les dépôts de plainte, car les syndicats voient le nombre de collègues en arrêt maladie croître.
“Ça fait des années qu’il y a des problèmes chez nous. Ça fait des années que mes collègues sont usés. Si je prends les six derniers mois, réforme des retraites, manifestations toutes les semaines, les violences exercées sur les forces de l’ordre, les émeutes et maintenant des collègues placés en détention provisoire. C’est un métier difficile. Là, c'était sous-jacent, la question, c'était de savoir quand ça allait exploser ? Eh bien, c'est maintenant”, constate Yannick Biancheri du syndicat Alliance Police Nationale.
L’inquiétude est réelle pour assurer les missions essentielles. La direction départementale de la sécurité publique n’a pas souhaité nous répondre sur ce sujet sensible pour le ministère de l’Intérieur.
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