Ce jeudi 13 juillet, les policiers municipaux de Vénissieux menacent de faire grève. Ces agents réclament des armes dites de catégorie B (revolver, pistolet ou encore carabine). Refus motivé de la maire, Michèle Picard.
À Vénissieux, les agents de la police municipale ne se sentent pas en sécurité. Face au refus de la municipalité d'équiper sa police d'armes de catégorie B, les agents menacent d'entrer en grève à partir de ce jeudi 13 juillet. Une grève reconductible. Pas de police municipale à Vénissieux pour les festivités du 14 juillet, la maire est-elle inquiète ou surprise du choix de la date pour ce mouvement de grève ? "Chacun prendra ses responsabilités", rétorque-t-elle.
Pas d'arme létale à Vénissieux
La maire communiste de Vénissieux, Michèle Picard, s'oppose fermement à l'idée d'équiper sa police municipale avec des armes de catégorie B ou armes létales. Une demande qui se fait aujourd'hui pressante. "Je peux comprendre les craintes par rapport à cette violence qui monte. Mais, quelle société veut-on vivre ? Je vais être provocatrice : vu que l'armement devient de plus en plus lourd en face, on va faire quoi ? On va mettre des chars ?", questionne la maire PCF Michèle Picard qui pointe le risque d'une escalade de la violence.
Pour l'élue, la solution passe surtout par des "effectifs de police nationale conséquents" et des mesures visant à empêcher les stupéfiants, armes lourdes ou encore mortiers à entrer dans le pays. "On a besoin de douaniers et de tous les fonctionnaires qui agissent sur la sécurité" assure l'élue communiste.
Fin de l'équité sur le territoire ?
La maire justifie son refus : c'est à la police nationale d'assurer l'ordre public. "Il y a une police nationale en France. Qui dit police nationale, dit équité sur tout le territoire. Il y a des effectifs avec des missions de police nationale et des missions d'ordre public avec différents services. En fonction de la situation sur une ville, la PN fera intervenir la BRI, la BST, la BAC ou le RAID." Pour l'élue, la Police municipale a des missions complémentaires.
La sécurité, c'est d'abord une compétence régalienne de l'État (...) La police nationale garantie la sécurité sur tout le territoire. Nous venons en complémentarité de certaines missions (...) Je refuse que la police municipale se substitue à la police nationale.
Michèle PicardMaire PCF de Vénissieux
La crainte de la maire de Vénissieux : la fin de "l'équité" sur l'ensemble du territoire national. "Il y aura des villes qui pourront se payer une police municipale et ceux qui ne pourront pas", résume l'édile. "Depuis plusieurs années, on veut faire faire à la police municipale des choses qui sont de l'ordre la police nationale", ajoute-t-elle plus loin, indiquant qu'il existe des missions communes.
Armement défensif
Michèle Picard ne pense pas qu'un armement létal soit une protection supplémentaire. "L'arme létale ne protège pas. Elle peut rassurer", convient la maire de Vénissieux qui dit comprendre la crainte des agents de sa police municipale. Celle de Vénissieux est armée "depuis plus de dix ans" a rappelé Michèle Picard. Mais, il s'agit d'un armement défensif avec ce qu'il faut pour "se défendre, se protéger, se désengager". Les agents de Vénissieux sont dotés de LBD, taser, tonfa (bâton ou matraque télescopique), gilet pare-balle, lacrymogènes, casque, bouclier, jambières ou encore plus récemment des extincteurs portatifs et des cache-cous ignifugés.