Un jihadiste présumé, qui était en détention provisoire avant son procès prévu en novembre, a été libéré de prison en avril après une erreur d'un juge d'instruction, a indiqué mercredi le ministère de la Justice, confirmant une information du Canard enchaîné.
L'affaire a été révélée ce mercredi 22 août par le Canard enchaîné. Soupçonné d'avoir fomenté un projet d'attentat, un homme a été libéré par erreur de prison en avril. Le suspect se trouvait en détention provisoire avant son procès prévu en novembre. Ce jihadiste présumé, Oualid B., doit être jugé à Paris aux côtés de Reda Bekhaled et de ses frères, soupçonnés d'être impliqués dans un projet d'attentat en 2014 dans la métropole lyonnaise et dans une filière d'acheminement de combattants en Syrie. Au total, 15 personnes sont accusées dans ce dossier antiterroriste, dont un mineur au moment des faits.
Un suspect libéré par erreur
Oualid B., était en prison depuis août 2016 selon l'hebdomadaire satirique. Il en est sorti le 3 avril. En cause : le non-renouvellement de sa détention provisoire par un juge d'instruction. Il est depuis en liberté, mais sous "contrôle judiciaire très strict", a assuré le ministère de la Justice.Ainsi, en mai, Oualid B. a de nouveau été interpellé, car il se trouvait hors de la zone autorisée dans le cadre de son contrôle judiciaire. Selon le Canard enchaîné, il conduisait sans permis et son téléphone portable contenait des images de jihadistes armés et un film de propagande de l'organisation Etat islamique.
Jugé en comparution immédiate à Meaux (Seine-et-Marne), Oualid B. est ressorti libre du tribunal, alors que le parquet avait requis dix mois de détention. Le parquet a fait appel et Oualid B. devrait être jugé en appel pour ces faits le 13 septembre à Paris.
L'oubli du juge d’instruction a eu "un retentissement très important en interne", reconnaît une source proche du dossier. Selon le Canard enchaîné, le juge d'instruction en cause a été convoqué par sa hiérarchie qui lui a demandé, en vain, de quitter ses fonctions. Le magistrat n'a pas pour le moment été sanctionné, selon une source proche du
dossier. Une inspection mandatée par la ministre de la Justice Nicole Belloubet "est en cours" pour "comprendre comment un acte ayant potentiellement des conséquences graves, eu égard au profil lourd de l'intéressé, a pu se produire", indique la Chancellerie.
Ce mercredi, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a évoqué "un dysfonctionnement grave". Il a confirmé, à l'occasion du compte-rendu du conseil des ministres, que la garde des Sceaux Nicole Belloubet avait demandé une enquête interne pour "identifier la raison de ce dysfonctionnement grave" afin d'"empêcher que cela ne survienne de nouveau".