Olivier Dugrip, recteur de l’académie Auvergne-Rhône-Alpes et de l’académie de Lyon, a donné une conférence de presse ce vendredi 30 août. Une rentrée académique sous le signe de la mise en place de la réforme décriée du "choc des savoirs".
"Nous sommes prêts pour une rentrée dans les conditions ordinaires" a déclaré Olivier Dugrip, le recteur de l’académie Auvergne-Rhône-Alpes et de Lyon, lors de la conférence de presse de rentrée qu’il donnait ce vendredi 30 août. Une rentrée pourtant pas si ordinaire, puisqu’elle est celle de la mise en application de la très décriée réforme du "choc des savoirs", au cœur de mouvements de grèves d’enseignants ces derniers mois.
Cette réforme instaure la création de groupes de niveaux en mathématiques et en français pour les élèves de 6ème et 5ème. Le dispositif sera obligatoire dès cette rentrée 2024, et permettra "d’assurer la cohésion du système éducatif, pour ne laisser aucun élève au bord du chemin, de permettre à tous les élèves de maîtriser le socle de compétences et de connaissances" selon Olivier Dugrip.
Depuis l'annonce du "choc des savoirs" en février dernier, les syndicats enseignants tirent la sonnette d'alarme face au risque de la mise en place d’un tri social et d’un collège à deux vitesses, bien que le programme reste unique. La crainte étant que les "mauvais élèves" soient relégués entre eux. Olivier Dugrip assure ce vendredi que des mesures seront mises en place pour éviter toute dérive. Par exemple, les emplois du temps seront conçus de façon à ce que les élèves puissent basculer aisément d’un groupe à l’autre. D’après le rectorat, l’ensemble des collèges de l’académie est désormais prêt à la mise en œuvre de la réforme. En cas de difficultés, les établissements pourront être aidés par un inspecteur académique.
Un objectif "ambitieux mais réaliste" d'ici Noël
Autre point de crispation du côté des enseignants : les contraintes organisationnelles que risque de faire peser cette réforme sur le corps pédagogique. Pour cause, l’organisation de ces groupes de niveaux doit être décidée par les équipes de chaque établissement., comme le choix du nombre de groupes de niveaux et la sélection des élèves concernés.
"La réforme implique l’obligation pour les enseignants de travailler ensemble pour la cohérence pédagogique, mais nombre d'entre eux le faisaient déjà. Cela n’implique donc pas une charge de travail supplémentaire, même si cela suppose de changer les manières de faire, de davantage se concerter". Le rectorat précise que l’objectif fixé, "ambitieux mais réaliste" est qu’il n’y ait plus d’élèves dans les groupes de difficultés d’ici les vacances de Noël.
Cette année scolaire constituera une année "test" pour la réforme, qui pourrait être pérennisée aux classes de 4ème et de 3ème dès la rentrée 2025.
Autre point à retenir également : la poursuite de la baisse des effectifs du premier degré au sein de l’académie, avec une perte de 3 600 élèves, soit 1,2%. C’est dans le département du Rhône que cette baisse de la démographie scolaire est la plus marquée.