La métropole de Lyon annonce qu'elle souhaite augmenter le nombre de licences accordées aux taxis. Certains syndicats dénoncent ce projet et appellent à un rassemblement ce lundi 26 juin. D'autres estiment qu'il était temps. Les taxis lyonnais sont divisés.
Yacine est chauffeur de taxi dans la métropole lyonnaise. Il ira travailler ce lundi 26 juin. « Je ferai mes courses comme tous les jours » dit-il. Il ne participera pas au mouvement de contestation prévu devant les bâtiments de la métropole.
« Des besoins évidents »
Afin de « répondre aux besoins du territoire », la métropole vient d'annoncer son intention d'attribuer de nouvelles licences aux taxis. Leur nombre n'aurait pas évolué depuis 2012, en se maintenant autour de 1400. Un chiffre qui pourrait augmenter de manière raisonnable pour « trouver un modèle permettant d’équilibrer les conditions économiques de l’exercice du métier d’artisan taxi » est-il écrit dans un communiqué. Et, d'avancer d'autres chiffres, comme celui de l'évolution démographique (plus 100 000 habitants en 10 ans) ou l'augmentation du nombre de nuitées touristiques (+ 25 %). Cette "évolution" des licences fait bondir plusieurs organisations syndicales. Dans un tract intitulé « la métropole veut la mort du taxi » diffusé auprès de la profession, ces syndicats écrivent : « la métropole veut nous inonder avec des licences ».
Cela commencera par un petit nombre qui, d'ici quelques mois ou quelques années, atteindra les 500, voire les 1000 licences supplémentaires.
Le tract du "Groupe de travail Taxi"
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« On est entré dans une campagne de désinformation »
Yacine est aussi le Président d'un syndicat (il revendique 250 adhérents) qui ne partage pas du tout le même point de vue. Selon lui, il fallait agir et « débloquer des licences de façon mesurée ». Il explique que ces nouvelles dispositions ont été travaillées de longue date. Dans un tract, en réponse à ses opposants, il explique soutenir la démarche de la métropole de Lyon pour une « évolution de l'offre de taxi ». Il plaide pour une augmentation du nombre de licences (et donc de taxis) afin de « faire face à une demande croissante ».
Combien d'usagers, qu'ils soient habitants de la métropole ou touristes, préfèrent la qualité de prestation du taxi, mais se tournent vers la concurrence par défaillance quantitative ?
Yacine Grici, Président de "Lutte Syndicale des Taxis"
150 000 euros pour une licence
Derrière ces différences de point de vue, se cache aussi une guerre des prix. Les chauffeurs ont le choix entre acheter ou louer leur licence. Ces dernières années, leurs tarifs ont considérablement augmenté. Selon la métropole de Lyon, depuis 4 ans, le secteur connaît une envolée des prix des licences, près de 100 % d’augmentation, pour atteindre 150 000€ et plus. Pour ceux qui souhaitent louer leur licence, l'augmentation se répercute également pour atteindre jusqu'à 1500 € par mois. Il y a quatre ans, il fallait compter un loyer mensuel de 800 euros.
Ce lundi 26 juin, à 10 heures, les opposants au projet ont prévu de se faire entendre sous les fenêtres de la métropole où se déroulera une assemblée communautaire.
Dans son communiqué, la collectivité invite « chacun à venir s'exprimer sereinement » lors d'une prochaine réunion consacrée à ce sujet. Elle a été fixée au 5 juillet prochain.
