Le recours au 49.3 ne signe pas la fin des mobilisations qui ont débuté le 17 janvier dernier. Bien au contraire, il a davantage réveillé la colère. Pour marquer le coup, les personnels du lycée Robert Doisneau, à Vaulx-en-Velin, feront grève durant les deux jours de passage des épreuves de spécialité du bac.

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Pour les enseignants, la mobilisation contre la réforme des retraites continue, malgré le 49.3 et les épreuves de spécialité du bac. Au lycée Robert Doisneau, à Vaulx-en-Velin, les personnels mobilisés contre le projet ont décidé, lors d’une assemblée générale, de se mettre en grève ce lundi 20 et mardi 21 mars 2023. Une date qui n’est pas choisie au hasard puisqu’il s’agit des jours de passage des épreuves de spécialités du bac. 

Pas de surveillance pendant les épreuves du bac

Toufik Boubegtiten est l’un d’eux. Il est enseignant de philosophie et sera en grève ce lundi et mardi. Ce qui signifie qu’il n’assurera pas la surveillance prévue pour ces deux jours d’examen. Pour lui, il s’agit de la poursuite du mouvement d’opposition, surtout après le recours au 49.3. 

Ne pas surveiller les épreuves, équivaut à empêcher les élèves de passer leurs épreuves de spécialité du bac. “Si des épreuves ne peuvent pas se tenir, la logique voudrait qu’elles soient reportées pour qu’il n’y ait pas rupture d’égalité”, explique Toufik Boubegtiten. 

On ne se met pas en grève le jour des examens par gaieté de cœur. Pour les enseignants, c’est quelque chose de difficile. On passe l’année à préparer des élèves, si les examens ne peuvent pas se tenir, c’est difficile pour nous. Et nous sommes conscients que ça l'est aussi pour les élèves.

Toufik boubegtiten, professeur de philosophie au lycée Robert Doisneau (Vaulx-en-Velin)

Mais pour Toufik et ses collègues qui s'engagent à être en grève, “la réforme des retraites va avoir une incidence directe sur les lycéens aussi. Certains seront actifs dès l’année prochaine, il est de notre responsabilité de le faire également pour eux”.

Aucune opposition directe

La sérénité n’est cependant pas le maître mot pour cette journée. “On craint un petit peu que les élèves ne comprennent pas notre décision. Mais je pense que beaucoup de parents d’élèves sont très conscients de ce qu’il se passe et comprennent la gravité de l’enjeu. Connaissant nos élèves, pour un certain nombre, ils comprendront”, se rassure Toufik Boubegtiten. Un climat compliqué pour les élèves, qui se situent entre la réforme du bac et celle des retraites. 

Si certains personnels ne suivront pas le mouvement de grève de ce lundi, l’enseignant de philo se veut très clair : “même s’ils ne s’engagent pas directement, ils comprennent et ne manifestent pas une opposition directe à l'action”, confie-t-il. 

Toufik Boubegtiten nous explique que l’ensemble des enseignants est partagé entre l’inquiétude concernant les élèves et l’impossibilité de passer les épreuves de spécialité du bac, et la réforme des retraites.

Pour certains, l'avenir des élèves est plus mis en jeu dans la réforme des retraites que dans les épreuves de demain.

Toufik Boubegtiten, professeur de philosophie au lycée Robert Doisneau (Vaulx-en-Velin)

Report des épreuves de spécialité au mois de juin

Les revendications de ce nouveau mouvement sociales ne peuvent être plus explicites : 

  • Retrait du projet de réforme des retraites 
  • Annulation des épreuves de spécialités du bac au mois de mars et les décaler au mois de juin. “C’est difficile pour tout le monde. Une grosse partie des enseignants ne parvient pas à terminer le programme dans le temps imparti. Ce qui donne des élèves mal préparés, et les prof, eux, ont le sentiment de mal faire leur travail”, explique Toufik Boubegtiten. 

Selon lui, le report des épreuves est une demande de la part de tous syndicats confondus, depuis plusieurs années. “On se retrouve face à un pouvoir qui impose, sans recueillir ni écouter l’avis des professionnels du terrain. Cette méthode fait du mal aux gens”. 

L’ensemble des personnels mobilisés sera devant l’établissement à partir de 13h. 

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