Après l’onde de choc provoquée par la publication d'un livre dénonçant de graves défaillances dans les établissements privés du groupe Orpea, le débat sur la prise en charge des personnes âgées est relancé. Le viager solidaire fait partie des pistes de réflexion pour favoriser le maintien à domicile.
Avec l’allongement de la durée de vie, la dépendance est devenue un enjeu sociétal majeur. Une grande majorité des personnes âgées préfèrent vieillir chez elles plutôt qu’en maison de retraite. Le viager solidaire fait partie des solutions pour aider ce maintien à domicile.
Le viager solidaire, un modèle « d’utilité collective »
Dans la région lyonnaise, la SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif) Les 3 Colonnes propose un autre modèle de propriété. Lors que l’on sait qu’en France , plus de 70% des personnes âgées sont propriétaires de leur logement, certaines percevant des pensions modestes, et qu’elles désirent en grande majorité y rester jusqu’à leur dernier souffle, la structure s’est donnée des «objectifs humanistes».
Ce système est basé sur le modèle économique suivant : la coopérative rachète des logements occupés par les bénéficiaires, appelés des «crédirentiers». En compensation, ceux-ci reçoivent une fraction du prix total du logement ainsi qu’un «loyer» mensuel. Lorsque survient le décès de la personne âgée, la coopérative peut revendre le bien ou bien le mettre en location. Elle finance ainsi la propriété à travers une rente et un capital et laisse l’usage toute la vie restante à l’occupant.
La coopérative défend un modèle "de financement équitable et vertueux" , qui "permet aux financeurs d’agir de façon rationnelle et permet de procurer une source de revenus indispensable à bon nombre de personnes vieillissantes aux ressources insuffisantes."
Selon cette société coopérative, pour maintenir un système de protection décent "il n’y a pas tellement d’autre alternative que d’accroître la richesse produite via le nombre d’actifs". Une forme de fiscalité participative qui s'inscrit dans une nouvelle forme de modèle économique.
La dépendance des aînés, enjeu politique
La publication du livre "Les Fossoyeurs", qui décrit un système où les soins d'hygiène, la prise en charge médicale, voire les repas des résidents des Ehpad gérés par la société Orpea sont "rationnés" pour améliorer la rentabilité du groupe, a suscité une véritable onde de choc. Ces révélations entraînent de nombreuses réactions, notamment dans la sphère politique.
A l'instar de la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse, qui a appelé à "radicalement changer le modèle des Ehpad", avec notamment un "référentiel" applicable au public et au privé, le député de l'Ain Damien Abad (patron des Républicains), évoque la nécessité de tenir des états généraux de la dépendance.
Les conditions de vie quotidienne doivent être "strictement contrôlées" selon le vice-président du département aindinois. Par ailleurs, la ministre déléguée chargée de l'Autonomie des personnes âgées, Brigitte Bourguignon, a convoqué le directeur général d'Orpea, Jean-Christophe Romersi, le 1er février pour "répondre" aux "accusations graves" concernant les pratiques du groupe dans ses Ehpad.