L'Institut Montaigne publie un bilan à mi-mandat des équipes municipales élues en 2020 dans les grandes villes de France. Surprise : selon les critères étudiés, Lyon et son maire écologiste Grégory Doucet tirent plutôt bien leur épingle du jeu.
C'est un bilan de mi-mandat globalement clément pour Lyon. L'Institut Montaigne, think tank libéral, a étudié les politiques financières et environnementales des douze plus grandes villes françaises, trois ans après les dernières élections municipales. Verdict : l'équipe écologiste à la tête de Lyon s'en sort plutôt bien.
Des finances saines et une dette sous contrôle
Premier point positif, les finances sont saines. Certes, le budget total de la collectivité (780 millions d'euros en 2021) a augmenté en 2022 et 2023, mais la hausse est essentiellement liée à celle des dépenses liées aux fluides (eau, électricité, gaz et carburant).
Deuxième point financier positif : l'endettement est bien maîtrisé. Le niveau de dette par habitant est en diminution constante depuis 2016 (soit avant l'arrivée des Verts à la mairie) et reste inférieur à celui des communes équivalentes. En 2021, le délai de désendettement de la municipalité était légèrement supérieur à 4 ans, le troisième meilleur score sur les 12 villes étudiées. À titre de comparaison, ce chiffre est de 5.1 années pour Bordeaux et de 7.1 pour Strasbourg.
Un premier satisfecit dont Audrey Hénocque, adjointe aux finances, s'est évidemment félicitée...
Des indicateurs "verts" à améliorer
L'Institut Montaigne a également étudié les indicateurs spécifiquement "verts". À Lyon, la part des dépenses clairement identifiées comme écologiques dans les dépenses d'investissement est de 10% seulement. Lyon fait moins bien que Bordeaux (18%) et Grenoble (20%). Malgré tout, le bilan souligne que "la part réellement consacrée aux enjeux écologiques est bien plus élevée puisqu'elle atteint un tiers des dépenses totales".
Dans le champ des promesses vertes électorales, la végétalisation des espaces et la lutte contre l'artificialisation des sols. Pendant la campagne, Grégory Doucet annonçait la plantation de 18000 arbres à Lyon en 6 ans : plus de 5200 ont déjà pris racine dans la ville. Quant à l'arrêt de l'artificialisation des sols promis par le candidat, il a jusqu'ici été respecté par le maire. En parallèle, la végétalisation des cours d'école et de certaines rues se poursuit.
L'arrivée de Grégory Doucet à la mairie de Lyon a permis de réelles avancées sur le plan environnemental.
Institut Montaigne
Des automobilistes très énervés
Le rapport n'occulte pas pour autant l'insatisfaction créée chez les Lyonnais par un certain nombre de mesures prises par la nouvelle équipe municipale. En particulier en matière de circulation dans la ville. Il rappelle la généralisation du 30km/h en ville, la piétonnisation temporaire de rues sur plusieurs week-ends et le lancement du Plan Vélo au niveau de la métropole pour créer 400 pistes cyclables supplémentaires d’ici 2030. La municipalité indique d’ailleurs que l’utilisation de vélo à Lyon a augmenté de 12% entre 2021 et 2022.
Toutefois, ces nombreux aménagements urbains perturbent la circulation : à mi-mandat, 80% des automobilistes se disent insatisfaits du stationnement et 78% de la circulation. Une grosse pierre dans le jardin des Verts...
Trois ans pour achever le chantier
En conclusion, le rapport de l'Institut Montaigne souligne que "les budgets en faveur de la transition climatique ont été sensiblement augmentés et que la végétalisation de la ville est en nette progression". Et de façon plus anecdotique, que "les repas servis dans les cantines municipales ont évolué vers davantage de bio" (50% en 2023 contre 46% en 2022).
Enfin, si la ville accélère ses investissements dans la rénovation énergétique des bâtiments, le rapport pointe qu'elle demeure globalement en retard sur le sujet. Il reste trois ans à Grégory Doucet et son équipe pour appuyer sur l'accélérateur.