Le procès s'est ouvert ce 24 octobre 2018 devant la cour d'assises d'appel du Rhône. Dans le box des accusés : trois hommes, condamnés en première instance, pour recel et le braquage raté en 2010 d'un bureau de change près de Genève, en Suisse. La défense en appelle à rechercher les vrais coupables.
L'affaire, considérée comme l'une des plus spectaculaires incursions du banditisme lyonnais en Suisse, a dès le premier jour d'audience créée quelques remous. Depuis ce mercredi 24 octobre et jusqu'au 2 novembre, trois hommes comparaissent devant la cour d'assises d'appel pour le braquage raté d'un bureau de change, près de Genève, en novembre 2010.
Premier incident, dès l'appel des témoins : Me Bernard Ripert, l'un des avocats de
la défense, a réclamé l'audition de la juge d'instruction, d'un supposé informateur de la police, ainsi que celle de l'ex-commissaire Michel Neyret,
à l'époque directeur adjoint de la police judiciaire de Lyon. "On a poursuivi (mon client), on l'a incarcéré pour des choses qu'il n'a pas faites. Je veux qu'on aille au fond des choses. On verra bien qui sont les vrais coupables, les vrais manipulateurs dans ce dossier", a lancé Me Ripert devant la cour.
Rappel des faits :
Le 26 novembre 2010 à 18h30, à Chêne-Bourg, près de Genève, un bureau de change est la cible d'une violente attaque. Utilisation d'une charge
explosive, menace avec un hachoir, tirs sur les gendarmes suisses au fusil d'assaut. A l'époque, l'enquête s'oriente très vite vers le "milieu lyonnais".
Quatre accusés sont condamnés en première instance, en novembre 2016.
Aziz Derbal, 51 ans, et Mounir Fedlaoui, 42 ans, sont alors condamnés à 18 ans et 15 ans de réclusion. Nabile Sahraoui, 48 ans, est condamné à 4 ans pour recel, bénéficiant d'un non-lieu pour le vol à main armée. Mohamed Drine, 32 ans, interpellé sur place en possession du butin, évalué à 600.000
euros, a été condamné à 16 ans de réclusion. Il est le seul à ne pas faire appel de cette condamnation.
Dans ce dossier, l'accusation se fonde sur des empreintes génétiques, relevées dans les véhicules ayant servi à commettre les faits.
Autre joute lancée par la défense lors de cette première journée de procès devant la cour d'appel, venue cette fois de Me François Saint-Pierre : "il y a une règle dans un procès criminel, c'est la rigueur. Nous soutenons que le manque de preuve ne permet pas de les condamner".
Ce procès devant la cour d'appel des assises du Rhône, à Lyon doit se tenir jusqu'au 2 novembre.