Une vidéo tourne en boucle sur les réseaux sociaux, publiée vendredi 8 mars. On y voit le saut d'un jeune homme en parapente, depuis le balcon d'un immeuble à Bron (Métropole de Lyon). Il nous explique son geste en exclusivité.
La vidéo ne fait que 10 secondes, mais elle tourne en boucle sur Twitter. Publiée vendredi 8 mars, le compteur affichait déjà plus de 700.000 vues dimanche matin. On peut y voir une personne sauter du 12e étage d'un immeuble de Bron (Rhône), avec une voile de parapente, avant d'atterrir sur le parking en plein milieu des voitures garées.
Lyon c’est pas comme les autres villes ma parole ptdddrrr pic.twitter.com/DXqKBfOnhE
— Don Cornetto (@IdrisSixNeuf) 8 mars 2019
Pas de blessés ce jour-là. Sur la séquence, beaucoup de rires, et cette interrogation: "mais qu'est-ce qu'il fait?". La scène a été tournée au niveau de l'UC3, un immeuble de Bron-Parilly.
Le témoignage exclusif du parapentiste
Nous avons pu rentrer en contact avec le jeune homme qui a sauté avec son parapente. Il tient à rester anonyme. Pour France 3 Rhône-Alpes, il nous explique sa technique et le contexte dans lequel la vidéo a été tournée:
"Je ne connais pas la personne qui a filmé la vidéo. Il est venu me parler alors que je sortais le parapente de mon coffre. Je lui ai dit ce que je comptais faire, afin qu'il me laisse tranquille. Et j'ai donné un surnom. Il s'agit bien d'un parapente. Sur des hauteurs aussi basses, nous préférons utiliser des voiles de parapentes qui permettent une meilleur finesse (avancer plus loin horizontalement) que les voiles de base-jump. J'utilise une technique spéciale appelée "pliage en nasse" qui permet un déploiement optimal de la voile. La technique est récente et utilisée uniquement par des spécialistes du saut bas."
"Je cherche à repousser les limites"
Originaire de la région Auvergne-Rhône-Alpes (nous n'en dirons pas plus pour respecter son anonymat), ce passionné nous explique les raisons de son geste:
"J'ai plus de 1.000 sauts à mon actif. Je préfère rester anonyme car je veux pouvoir continuer à pratiquer sans être inquiété. Je cherche à repousser les limites du saut bas, en combinant les connaissances du base-jump avec celles d'autres disciplines, d'où l'utilisation de matériel de parapente et de technique de pliage spécifique. Je ne cherche pas la publicité. J'interconnecte plusieurs disciplines."
"C'est de l'inconscience"
Franck Dumay, gérant de Tassin Parapente, est plus mesuré. Il dénonce un acte "complètement fou".
"Ce genre de saut, c'est de l'inconscience. Quand on saute d'une paroi, il faut être face au vide, se stabiliser pour ouvrir sa voile comme il faut et pouvoir s'écarter du relief. Là, c'est juste fou! Même si un professionnel aguerri sautait d'un immeuble, ce ne serait pas du tout comme çà. C'est du délire! Avec un parapente, on peut partir d'un toit, mais il faut de la hauteur. Là il saute d'un balcon. C'est juste beaucoup trop dangereux."