Un professeur d'éducation physique et sportive (EPS) ainsi qu'une secrétaire du collège Professeur Dargent dans le 3e arrondissement de Lyon ont appris début décembre que leurs contrats ne seraient pas renouvelés. Ils remplacent depuis plusieurs mois deux collègues absents pour raisons médicales. Le Rectorat "manquerait d'argent" pour maintenir ces postes.
Le 3 décembre, Hugo se rend au collège Professeur Dargent où il enseigne l'éducation physique et sportive à six classes. Le jour même, son chef d'établissement l'appelle pour lui annoncer que son contrat ne sera pas renouvelé. "C'est très direct, brutal, ça ne m'était jamais arrivé", explique le jeune homme de 25 ans qui intervient dans le collège depuis avril dernier. D'habitude ses contrats sont renouvelés tous les trois mois, mais lui s'était projeté sur l'année scolaire complète. Il remplace une collègue en mi-temps thérapeutique, dont celui-ci a été prolongé fin novembre.
Concernant la secrétaire, elle a été avertie par mail du non-renouvellement de son contrat, effectif dès le lendemain. Hugo lui se retrouve sans salaire et dans l'attente de voir sa demande d'aide au retour à l'emploi acceptée par France Travail.
"Mépris des élèves"
"Quand on sait qu'on peut travailler, qu'il y a un besoin et qu'on ne peut pas y répondre, c'est très dérangeant", explique Hugo qui se dit "blasé". Résultat, six classes se trouvent sans cours de sport. Hugo est même professeur principal d'une des classes. "Certains élèves ont besoin d'un accompagnement spécifique, individualisé et je ne suis pas là pour le faire", poursuit le jeune professeur. Il regrette de ne pas avoir eu l'occasion d'expliquer la situation à ses élèves et de voir les projets de sorties suspendus voire annulés. Les élèves privés de cours de sport se retrouvent soit renvoyés chez eux aux horaires concernés ou bien en permanence. La situation reste floue pour l'enseignant, comme pour les collégiens.
"C'est un mépris des élèves et des collègues concernés, on ne comprend pas pourquoi on les met dehors !", s'alarme Christophe Marchisio, enseignant de sciences physiques au collège. Soutenus par les parents d'élèves, les enseignants et personnels de l'établissement ont cherché à avoir une réponse du Rectorat. Selon eux, l'Académie aurait justifié le non-renouvellement des contrats par un manque de moyens financiers. "Le Rectorat nous dit qu’il y a plus d’argent, il s'agit d'une mesure d’économie alors qu'on a besoin de ces remplacements", explique l'enseignant. L'établissement lyonnais compte près de 70 enseignants et personnels administratifs et techniques, dont une dizaine de contractuels. Des cas similaires ont été signalés dans d'autres académies comme celle d'Aix-Marseille à l'approche des vacances scolaires.
Le Rectorat de Lyon n'a pas encore répondu à nos sollicitations au moment de la publication de cet article.