17 mai 2003, un bus quitte la chaussée de l'autoroute A6 aux portes de Lyon. À bord : des touristes allemands, en route pour l'Espagne. Il pleut, le chauffeur roule trop vite. L'accident fait 28 morts. Le policier, Antoine Bompart, est l'un des premiers sur les lieux. Témoignage.
Le commandant Antoine Bompart se souvient parfaitement de cette nuit d'horreur. À l'époque, il avait 35 ans. Il était lieutenant de police à la compagnie autoroutière de Chassieux et il a été l'un des premiers arrivés sur les lieux du drame. 20 ans plus tard, il nous livre ses souvenirs, encore bien vivaces.
Récit d'une nuit d'horreur
"J'ai reçu un coup de fil en pleine nuit, vers 3/4 heures, au sujet d'un accident de bus sur l'autoroute. Nous sommes partis aussitôt".
Il pleuvait, c'était un temps de novembre. C'était l'horreur, les pompiers étaient déjà sur place et ils n'arrêtaient pas de sortir des corps. Le bus était sur le toit. C'était un carnage.
Antoine BompartLieutenant de police au moment des faits
Le lieutenant de police, Antoine Bompart, devait coordonner la sécurité de l'intervention et mener l'enquête judiciaire. En premier lieu, un cordon de sécurité a été mis en place. Les pompiers étaient occupés à désincarcérer les passagers.
Des gendarmes sont rapidement venus prêter main forte tellement les tâches étaient nombreuses. Il fallait impérativement identifier les corps.
Un évènement marquant
Très rapidement, plus d'une centaine de personnes étaient sur place "C'était impressionnant tellement il y avait de monde" se remémore le lieutenant.
Ce fait divers aura marqué le lieutenant par son ampleur. "C'était hors norme". Mais sur le plan psychologique, Antoine Bompart aura réussi à prendre du recul et à ne pas être trop perturbé par ce drame.
"Avant cela, j'ai été inspecteur de police et plusieurs fois, j'ai été confronté à la mort. Alors même si cela a été horrible, je n'ai pas été perturbé par la suite".
Antoine BompartLieutenant de police présent lors du drame
Ce qui n'a été le cas de tous ses collègues. Plusieurs d'entre eux ont été marqués psychologiquement, notamment ceux chargés d'identifier les victimes.
D'après les souvenirs du lieutenant, l'enquête judiciaire déterminera une erreur humaine cumulée à une erreur technique. Le bus roulait trop vite par temps de pluie et en plus, il n'a pas pu freiner correctement, car l'état technique du bus était défectueux.
Cette vision d'un châssis de bus trafiqué reste gravée dans la mémoire du lieutenant de police qui effectuait son enquête. "Le bus étant positionné sur le toit, on pouvait voir facilement que du bricolage avait été fait au niveau des freins ".
Une carrière au service de la sécurité routière
Vingt ans après les faits, le lieutenant Antoine Bompart conclut par ces quelques mots. "C'est bien dommage, ça aurait pu être évité".
Le drame de Dardilly aura été l'un des faits les plus marquants dans sa carrière. Depuis, l'homme est passé au rang de commandant et a changé de service. Il est actuellement chef de l'unité motocycliste de la Compagnie Républicaine de Sécurité de la zone sud-est de Lyon. Une unité de 48 motards qui veille sur le respect des règles en matière de sécurité routière. Cela ne s'invente pas.