L'enseigne d'ameublement française Conforama a confirmé le 2 juillet dernier le lancement d'un plan de "transformation profonde et nécessaire" passant par la suppression de 1900 postes dans l'Hexagone. A Caluire, le magasin n'est pas menacé mais une dizaine de salariés faisaient grève ce matin.


Le groupe Conforama a confirmé mardi 2 juillet le lancement d'un plan passant par la suppression de 1 900 postes dans l'Hexagone. Ce projet passera par la fermeture de 32 magasins Conforama et de 10 magasins Maison Dépôt sur les 235 que compte le groupe en France, selon un communiqué du groupe. Sont également prévues 600 suppressions de postes dans les 164 commerces restant ouverts et 124 suppressions au siège social.

Pour justifier la mise en place de ce projet de restructuration, l'enseigne concurrencée par le géant suédois Ikea et par But, a invoqué d'importantes pertes cumulées, de l'ordre de "près de 500 millions d'euros" en France depuis 2013.

Une procédure d'information-consultation doit s'ouvrir la semaine prochaine. Le plan social sera détaillé le 11 juillet lors d'un comité central d'entreprise (CCE). L'annonce de ce plan a plongé les salariés dans l'inquiétude.

Ce samedi 6 juillet, une grève a été déclenchée à l'appel des syndicats CGT et FO.
Ainsi, sur le site de l'enseigne à Caluire-et-Cuire, près la Métropole de Lyon, une dizaine de salariés étaient en grève sur la trentaine que compte le magasin. En signe de solidarité, le syndicat CFDT est présent mais n'a pas lancé d'appel à la grève.

Si le magasin de Caluire n'est pas menacé par cette vague de licenciements, les représentants du personnels contactés redoutent cependant une deuxième vague de licenciements au premier trimestre 2020. Une épée de Damoclès qui concernerait une quarantaine de sites du groupe d'ameublement.
 

Comment en est-on arrivé là ?


Créé en 1967, Conforama, dont l'un des premiers slogans – "le pays où la vie est moins chère" – a fait date, a été racheté en 2011 par Steinhoff, un groupe d'Afrique du Sud, après avoir appartenu pendant dix ans au groupe PPR détenu par l'homme d'affaires François Pinault. L'enseigne, confrontée à la concurrence, a enregistré un recul de ses ventes. Mais les syndicats dénoncent aussi aujourd'hui des erreurs de stratégie et des erreurs de gestion des dirigeants. Ainsi, malgré ses difficultés financières, l'entreprise a choisi d'investir dans la Ligue 1 de football, "au lieu d'investir dans la modernisation des produits et des magasins".

Les syndicats dénoncent aussi un virage numérique - certes nécessaire - mais mal négocié. Un passage au commerce digital pris au détriment des intérêts des salariés, et notamment des conseillers en magasins qui touchent des commissions sur les ventes.

L'objectif de ce mouvement de grève du 6 juillet est de maintenir la pression sur la direction à l'approche du CE du 11 juillet. Il s'agit aussi de faire prendre conscience aux clients que le e-commerce "participe indirectement à priver des salariés de leur emploi," explique Khalil Hakim, membre du syndicat CGT et élu du CE.

Le groupe prévoit la fermeture de 32 magasins sur le territoire. Dans la région Auvergne Rhône-Alpes, les magasins menacés de fermeture sont ceux de Grenoble et de La Tour du Pin (Isère), de Saint-Genis-Pouilly (Ain). Dans le réseau, la direction a choisi de fermer parmi les plus déficitaires de 76 sites, précise l'élu. 
 Conforama est également dans la tourmente à cause des problèmes de sa maison mère.
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