La recrudescence de la Covid - 19 oblige les Ehpad à prendre des mesures draconniennes pour tout ce qui touche à l'accueil des visiteurs. Familles et médecins craignent des isolements qui pourraient être fatals.  

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Remontée de la pandémie oblige, les Ehpad n’échappent pas aux mesures renforcées de protection des pensionnaires et des personnels. Au contraire même, les établissements sont au centre des préoccupations des autorités de santé.
Durement frappés au printemps, lors de la première vague, les Ehpad sont à nouveau soumis à des règles très strictes de fonctionnement. Si chaque maison gère le port du masque ou pas, les visites depuis l’extérieur sont drastiquement conditionnées. Témoin la décision prise dans un Ehpad à une encablure de Lyon. A la Rochette, à Caluire, le nombre de visites a chuté depuis le début de la semaine. Les 92 résidents ont droit en tout et pour tout, à deux fois une heure de visite d’un proche par semaine. Des visites au cours desquelles deux personnes en même temps peuvent se rendre de conserve auprès de leur parent.

Des visites sur rendez-vous exclusivement

Pour permettre à toutes les familles de venir à tour de rôle, les visites se prennent désormais sur rendez-vous, sur un planning du lundi au vendredi de 8 heures à 18 heures. Rien le week-end, trop compliqué à organiser, explique la direction. Au total, ce sont donc 35 visites quotidiennes possibles, à raison de cinq dans une même heure.
Si les familles se conforment, certains résidents ne cachent pas que cette disposition ne leur va pas du tout. Surtout, ce que les familles redoutent : la mise en place d’un parloir comme cela fut le cas entre mars et mai dernier. Trop déshumanisant, trop déprimant ! disent les visiteurs. Daniela Excoffon, la directrice de La Rochette, fait un point sur les normes en vigueur.


Avec le protocole renforcé, les visites ne peuvent se tenir que dans les chambres. Impossible dans les couloirs ou les salons pour éviter aux gens de se croiser et de se contaminer…
« Une situation qui confine à davantage d’isolement pour les pensionnaires », reconnaît dans le journal télévisé de France 3 Rhône-Alpes le docteur Jean-Michel Doray, chef de service en psychiatrie à l’hôpital du Vinatier (Lyon). Pour beaucoup de patients en Ehpad, ces contraintes entraînent des pertes de repères, explique le médecin. Ce qui génère des troubles dans le quotidien jusqu’à provoquer des dépressions. Dans certains cas graves, certaines personnes développent un syndrome de glissement : les résidents ne peuvent plus s’adapter, ils arrêtent leurs traitements, cessent de prendre leurs médicaments. Souvent, dans le même temps, ils arrêtent de s’alimenter ou de s’hydrater, jusqu’à se laisser mourir, ont constaté les spécialistes.

Comment gérer cette situation ?, s'interrogent les professionnels 

Le personnel qui accompagne les résidents de La Rochette, 80 agents, font tout ce qu’ils peuvent pour alléger le quotidien des pensionnaires. Dans l’établissement, la première vague a été terrible avec 22 décès chez les personnes âgées, et un résident sur deux infecté.
Aujourd’hui, certains soignants ou aide-soignants sont désorientés. « Difficile de savoir quoi faire pour bien faire », et avant tout éviter de nouvelles contaminations. Directrice de l’Ehpad, Daniela Excoffon, le dit avec honnêteté : elle n’avait jamais vécu pareille situation.  Tous les paramètres sont bouleversés.
 

 

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