Certains étudiants de l’Ecole Normale Supérieure de Lyon ont décidé de rejoindre la mobilisation contre la réforme des retraites. Ils ont bloqué ce matin les différentes entrées. A la mi-journée, la direction a pris la décision de fermer le campus.
La réforme des retraites inquiète tout particulièrement dans le secteur de l’éducation. Déjà mobilisés le 5 décembre dernier, près de 150 étudiants de la prestigieuse Ecole Normale Supérieure de Lyon ont voté en assemblée générale le blocage de leur campus, situé dans le 7e arrondissement de Lyon.
Ils se sont positionnés devant les différentes entrées de ce campus qui compte au total 2000 élèves. «Cette action de barrage filtrant n’est pourtant pas ancrée dans les traditions militantes de l’école, cela faisait 10 ans que l’école n’avait pas été bloquée» selon Rémy Cerda, membre du syndicat ECHARDE.
Une mobilisation qui s’inscrit dans le mouvement national de réforme des retraites «mais également dans un contexte de politisation très forte de l'ENS depuis quatre ans, qui est une vraie évolution» poursuit Rémy Cerda.
La situation était légèrement tendue sur place entre les représentants étudiants et la direction, qui a décidé à la mi-journée de fermer entièrement le campus .
Après cinq heures de blocage, le site est enfin mis en sécurité. Face à la bonne humeur et à l'engagement de près de 150 étudiant⋅es et personnels, l'entêtement devenait ridicule. pic.twitter.com/CyquYljdsi
— ÉCHARDE (@ECHARDE_ENSL) December 10, 2019
Au total, 200 élèves, mais aussi personnels administratifs et enseignants ont rejoint le cortège de la manifestation lyonnaise à la mi-journée.
Après une matinée de blocage, c'est toujours aussi en forme que 200 personnes de l'@ENSdeLyon ont rejoint le cortège ESR en tête de la #manifestation contre la réforme des #retraites. pic.twitter.com/VPbKWpCoet
— ÉCHARDE (@ECHARDE_ENSL) December 10, 2019
Rémy Cerda et certains de ses camarades expriment une «vraie inquiétude sur la question des retraites. L’ENS forme des professeurs et des chercheurs, la moitié des élèves ont le statut de fonctionnaire, l’enseignement secondaire et supérieur représente la plus grande partie des débouchés et selon les simulateurs, nos pensions de retraites vont baisser de 20%. Dans notre syndicat, nous sommes opposés à la retraite par capitalisation qui va à l’encontre du principe de solidarité intergénérationnelle».
Cette mobilisation intervient dans un contexte de diminution des budgets dans l’enseignement supérieur et un "ras le bol " en interne évoque aussi Rémy Cerda. "Le cadre de scolarité est transformé, il est devenu plus contraint, plus anxyogène."
Une nouvelle assemblée générale est prévue demain, mercredi 11 décembre, pour décider de la suite à donner au mouvement.
Les Ecoles normales supérieures
Une École normale supérieure (ou ENS) est un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel. Elle prépare principalement aux carrières de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation.Il existe actuellement 4 Écoles normales supérieures en France :
- L'École normale supérieure (rue d'Ulm - Paris), dont les origines remontent à la Révolution française. Fondée à l'origine pour les jeunes hommes, elle fusionna en 1985 avec l'École normale supérieure de jeunes filles ou École normale supérieure de Sèvres fondée en 1881
- L'ENS de Lyon, dont les origines sont les écoles normales supérieures de St-Cloud (hommes) et Fontenay (femmes) ;
- L'ENS de Paris-Saclay, qui a remplacé en 2016 l'ENS Cachan ;
- L'ENS Rennes, fondée en 2013 et issue de l'antenne de l'ENS Cachan (créée en 1994).