Cancer du poumon, cancer du sein : améliorer les chances de survie grâce à un dépistage précoce

En matière de lutte contre le cancer, le dépistage précoce permet d'améliorer les chances de survie des patients. Dans le cas du cancer du sein, l'intelligence artificielle est même mise à contribution pour un dépistage plus efficace. Quant au dépistage du cancer du poumon, l'HAS a fait un pas en avant. Explications.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

En France, les cancers représentent la première cause de décès chez l’homme, et la deuxième chez la femme. Chaque jour, on découvre environ 1 000 nouveaux cas de cancer dans l'hexagone. Près de 382 000 personnes sont touchées chaque année. En 2018, les statistiques évoquent 157 400 décès par cancer.  Le cancer du poumon reste le plus meurtrier en France avec près de 33 000 décès. 

Cancer du poumon : exit la "stigmatisation" des patients

Le cancer du poumon est la première cause de décès par cancer en France. Le cancer du poumon est le plus meurtrier pour l'homme (22 800 décès en 2018), et le deuxième cancer plus meurtrier pour la femme (10 300 en 2018), après le cancer du sein (12 100 en 2018). 

80% des cancers du poumon sont liés au tabac, premier facteur de risque. "Le cancer du poumon a un côté très stigmatisant. Il est souvent vécu comme un cancer du fumeur, comme quelque-chose qui a été mérité par le fumeur et c'est très difficile pour les patients " explique Sébastien Couraud, professeur de pneumologie à l'hôpital Lyon Sud. Cette stigmatisation, "c'est quelque chose que nous rapportent les patients et contre lequel essaient de lutter les associations de patients" selon lui. Cette stigmatisation "peut laisser des patients en désespoir, en errance diagnostique et c'est un vrai problème".

Dépistage précoce ...

Un espoir est le 1er février 2022 : la Haute Autorité de Santé s'est prononcée pour l'expérimentation à échelle limitée d'un dépistage du cancer du poumon chez les fumeurs, estimant toutefois qu'il était trop tôt pour généraliser un tel dispositif à grande échelle. Cet avis actualise un précédent avis de 2016 dans lequel l'autorité sanitaire s'était opposée à un dépistage organisé par scanner du cancer du poumon.

Cette décision de la HAS était attendue depuis longtemps par les pneumologues et radiologues. Elle est saluée par le Professeur Couraud. "C'est la bonne nouvelle qui tombe à point nommé pour la journée mondiale contre le cancer (le 4 février). La HAS nous donne l'autorisation de mener des expérimentations pilotes sur le dépistage du cancer du poumon. Ce dépistage va se faire de manière expérimentale pour commencer. Car c'est quelque chose qui n'existe pas  de manière organisée aujourd'hui."

Aux HCL mais aussi sur d'autres lieux, des essais vont donc pouvoir débuter. "Aux Hospices Civils de Lyon, on va commencer rapidement par tester notre personnel de santé. C'est environ 26 000 personnes et on sait qu'environ un millier de personnes sont éligibles au dépistage du cancer du poumon."

... améliorer les chances de survie

Seul un diagnostic précoce permet une prise en charge et une chirurgie curative. Or les cancers du poumon sont souvent diagnostiqués à un stade avancé. Le diagnostic intervient trop tardivement dans la moitié des cas.

"Dans deux tiers des cas, le cancer du poumon est diagnostiqué à un stade avancé, stade 3 et 4. Et le pronostic est, malheureusement, particulièrement mauvais : moins de 10% de survie à cinq ans, explique le professeur Couraud, et inversement lorsque l'on diagnostique précocement - stade 1et 2 - il y a plus de 90% de chance de survie à 5 ans. C'est tout l'intérêt d'un diagnostic précoce." Pour le praticien, l'absence de symptômes au début qui est problématique : "La plupart du temps, lorsque l'on a des symptômes, c'est que le cancer est déjà très avancé. Il faut donc agir encore plus tôt qu'avec les autres cancers."

Dépistage du cancer du sein : l'Intelligence Artificielle mise à contribution

Le cancer du sein est le plus fréquent et le plus meurtrier chez la femme. En France, une femme sur huit risque de développer un cancer du sein au cours de sa vie. Le dépistage précoce reste la meilleure arme contre la maladie. 60 % des cancers du sein sont détectés à un stade précoce. Plus un cancer est dépisté tôt, plus les chances de guérison sont élevées. La détection d’un cancer du sein à un stade peu avancé de son développement permet de le soigner plus facilement mais aussi de limiter les séquelles liées à certains traitements.

Dans le cas du cancer du sein, l'imagerie médicale conjuguée à l'intelligence artificielle permet un meilleur dépistage. L'imagerie médicale est encore plus performante grâce à la mammographie numérique. Un nouvel outil de détection est testé en région lyonnaise où deux centres viennent de s'équiper. Après l'hôpital Lyon-Sud, le Médipôle de Lyon-Villeurbanne s'équipe à son tour de ce nouveau dispositif.

C'est un nouveau logiciel qui permet une meilleure détection des anomalies. Jusqu'à présent, les radiologues se fiaient à leurs observations et à leur expérience. Ce nouvel outil "entoure les lésions détectées. Pour chaque lésion, il va donner un pourcentage de risque que la lésion soit un cancer. Il va également nous donner un pourcentage de risque global de cancer pour la patiente en fonction de son âge, de son type de seins et des lésions détectées", explique le docteur Rafaële Baulieux-Vautrin. L'IA va-t-elle mettre au rancart les praticiens? Ce médecin radiologue, spécialiste de sénologie se veut rassurante : "l'intelligence artificielle ne peut pas remplacer l'oeil du spécialiste, c'est une aide à la détection."

Ce soutien par les algorithmes a été rendu possible par la compilation de millions de données médicales sur le cancer du sein. Un arsenal technologique qui a fait ses preuves. "Ce logiciel a été développé sur 5 millions de cas, dont 35000 cancers avérés, ce qui lui apporte une robustesse dans le diagnostic. L'idée, d'avoir la même qualité diagnostic, du matin au soir !" résume Samir Lounis, directeur exécutif de l'Imapôle Lyon-Villeurbanne. 

Reste qu'un dépistage mammaire régulier, tous les deux ans, est préconisé pour les femmes à partir de la cinquantaine. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information