Un policier a succombé à des blessures reçues lors d'affrontements avec des partisans du président Donald Trump lors de leur intrusion le 6 janvier au Capitole à Washington mercredi. De quoi horrifier davantage -à distance- les Américains installés à Lyon. Réactions.
L'agent Brian Sicknick "était déployé sur les affrontements au Capitole mercredi 6 janvier 2021 et a été blessé lors de contacts physiques avec les protestataires", a indiqué la police du Capitole dans un communiqué. "Il est retourné à ses quartiers et s'est effondré. Il a été emmené à l'hôpital local où il a succombé à ses blessures" jeudi soir, selon le communiqué.
Des citoyens franco-américains très choqués
Ces images d'envahissement du Capitole, hier à Washington ont fait le tour du monde. En région Auvergne-Rhône-Alpes, on compte près de 15 000 citoyens américains. Laura Kincade ne se remet pas de cet événement, sur sa terre natale. Cette enseignante américaine, installée en France depuis plusieurs années, a été plus que choquée." Je suis horrifiée. Dans un certain sens, je ne reconnais pas mon pays." explique-t-elle. Originaire de l'Etat plutôt rural du Kentucky, elle a vu, au fil du temps, monter le mécontentement. "Ce sont des endroits qui vont mal, et qui ont besoin de bouc-émissaires. Trump, je crois, a été très malin, et a exploité ces sentiments de certains américains d'avoir été mis à part. Pour moi, ils sont un peu une sorte de Gilets Jaunes."
Meredyth Ailloud, créatrice de mode de nationalité américaine installée dans la métropole de Lyon, a passé plusieurs heures à suivre, toute la nuit, ce qu'elle qualifie de séisme politique. Un moment qu'elle juge traumatique. "Ce n'est pas forcément comparable, mais j'ai le souvenir de 2001. (Les attentats du 11 septembre) Là aussi, on m'a téléphoné pour me demander si j'avais vu ce qui se passe aux Etats-Unis. Alors j'ai regardé la télévision et j'ai vu. J'avoue que j'ai été surprise, même si on avait pas mal d'indications sur la probabilité de violences à Washington. "
Autre citoyen franco-américain, Gabriel Cooper-Kislik, jeune tour-opérateur, est inquiet de la tournure politique, constatée aux Etats-Unis. Il redoute une sécession "Je vois vraiment la division. Je vois que les amis, ma famille... ne parlent plus du tout à certains de leurs proches, à cause de ça. J'ai vraiment peur que l'on se retrouve dans cette binarité de "mal contre bien". J'ai vraiment peur. "
Donald Trump change de ton
Au lendemain d'une journée de chaos qui a ébranlé l'Amérique, Donald Trump, accusé par Joe Biden d'avoir miné la démocratie, a lancé un rare appel à la "réconciliation", condamnant "une attaque odieuse" sur le Capitole.
Dans une vidéo qui marque un changement net de ton, le président républicain s'est dit "scandalisé par la violence" déployée par quelques centaines de ses sympathisants, qui ont envahi le siège du Congrès mercredi. "Nous venons de vivre une élection intense et les émotions sont fortes", mais "il faut se calmer", a-t-il ajouté, alors que pendant deux mois il n'a cessé de souffler sur les braises de la division en brandissant des théories du complot. A aucun moment, dans ce message, il n'évoque une quelconque responsabilité dans les violences de la veille.