Dans son rapport annuel 2022, la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté déplore une surpopulation carcérale qui ne cesse de s’aggraver. Parmi les établissements les plus surpeuplés de France figure la maison d’arrêt du Puy-en-Velay.

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Un nombre de détenus bien supérieur au nombre de places disponibles dans les établissements pénitentiaires. C’est le constat à nouveau déploré par la Contrôleuse des lieux de privation de liberté dans un rapport annuel publié ce jeudi 11 mai 2023. 

Conséquence, des prisonniers vivent “à trois par cellule, 21 heures sur 24 - dans moins d'un mètre carré d'espace vital par personne - dans des maisons d'arrêt grignotées par les punaises, envahies par les cafards et les rats", relève Dominique Simonnot. 

Maison d’arrêt, maison centrale, établissement pour mineurs… La Contrôleuse a effectué 115 visites de lieux de privation de liberté tout au long de l’année 2022. En Auvergne-Rhône-Alpes, Dominique Simonnot s’est rendue au centre pénitentiaire de Saint-Etienne, de Saint-Quentin-Fallavier, à la maison d’arrêt de Bonneville et à celle du Puy-en-Velay. 

“Trois établissements affichaient au moment de la visite des taux supérieurs à 200 %”, indique Dominique Simonnot. Parmi eux figure la maison d’arrêt du Puy-en-Velay.

Les 3 établissements les plus surpeuplés d'Auvergne-Rhône-Alpes

Si la région est dans la moyenne nationale concernant la surpopulation avec 140 % de densité carcérale contre 142 % au niveau national selon l'Observatoire international des prisons (OIP), trois maisons d’arrêt se démarquent. 

En Haute-Loire, la maison d’arrêt du Puy-en-Velay figure parmi les établissements les plus surpeuplés de France. La densité carcérale dans le quartier des hommes était de 203,7 % au 1er janvier 2023, soit 55 détenus pour 27 places opérationnelles, selon les chiffres de l'OIP.

En deuxième position figure le quartier des hommes de la maison d’arrêt de Bonneville. 196,9 % de densité carcérale au 1er janvier 2023, soit 250 détenus pour 127 places. 

En troisième position, le quartier des hommes de la maison d’arrêt de Chambéry. 192,2 % de densité carcérale, soit 123 détenus pour 64 places, toujours selon les chiffres de l’OIP. Pourtant, depuis 1875, la loi prévoit l’encellulement individuel en maison d’arrêt. 

“A Chambéry, les détenus rencontrent des difficultés pour accéder aux soins. Dans d’autres établissements, on constate des mois d’attente pour accéder à des activités ou au travail. Certains peuvent même ne jamais y accéder pendant leur passage en détention”, témoigne Odile Macchi, responsable du pôle enquête de l’OIP.

Surpopulation et vétusté 

En plus des détenus, la surpopulation impacte aussi les infrastructures. En Auvergne-Rhône-Alpes, le centre pénitentiaire de Saint-Etienne La Talaudière est particulièrement pointé du doigt. “Vous avez des cellules la peinture s’effrite, les câbles électriques sont apparents, les fenêtres cassées et des sanitaires en cellule non-isolés. Ils font leurs besoins devant les codétenus”, énumère Odile Macchi. L'OIP a d'ailleurs alerté à plusieurs reprises le juge des référés sur "l'indignité des conditions de détention".

Pour la responsable du pôle enquête de l’OIP, rien ne sert d'envisager de nouveaux établissements. “Construire ne fait pas baisser le taux d’occupation. On construit, on remplit”, explique-t-elle avant d’ajouter : “cette surpopulation ne peut qu’aggraver l’état de détresse de certains détenus. Ils ne sont pas censés avoir d’autres peines que l’enfermement”, insiste Odile Macchi. 

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