Vêtus de noir, une trentaine de professeurs et quelques élèves se sont mobilisés devant le lycée Robert Doisneau de Vaulx-en-Velin pour demander plus de moyens au rectorat.
“Lycée Doisneau, noir de colère”, pouvait-on lire sur une pancarte brandie devant le lycée de Vaulx-en-Velin ce mardi 30 mai. Cette deuxième opération des “mardis noirs de colère” est organisée par une trentaine de professeurs de l'établissement. L’objectif ? Se faire entendre du rectorat pour obtenir plus de moyens.
Vêtus de noir et munis de pancartes, les professeurs présents sur la pause-déjeuner dénoncent des classes trop chargées, parfois 35 élèves, et un manque de personnels de vie scolaire et administratifs.
Cette mobilisation est d’abord partie du lycée Marcel Sembat de Vénissieux dont les problématiques sont semblables. Depuis, la colère fait tache d’huile.
La fin de la mention “éducation prioritaire” au cœur du problème ?
Le lycée Robert Doisneau, comme Marcel Sembat à Vénisssieux, est sorti du giron de l’éducation prioritaire. “Le problème, c’est qu’on accueille des élèves issus de collèges REP+ qui ont pour beaucoup des difficultés scolaires. Mais on fait comme si ce passé n’existait pas. On les met dans des classes de 35 élèves. Ça ne peut pas fonctionner”, déplore Toufik Boubegtiten, professeur de philosophie au lycée Robert Doisneau et membre du syndicat Sud-éducation.
Conséquence, les professeurs mobilisés demandent des seuils d’élèves par classe. 25 maximum pour les 1ères et Terminales en filière technologique et 30 pour les filières générales. Si le lycée est requalifié comme prioritaire, alors “nous aurons plus d’heures donc des collègues supplémentaires et donc nous pourrons ouvrir plus de classe", ajoute le professeur de philosophie.
Si des aides ont été accordées après discussion l’été dernier, comme l’arrivée d’un assistant d’éducation, elles sont jugées insuffisantes par l’équipe pédagogique. “On nous a fait comprendre qu'il ne resterait pas d'ici la rentrée prochaine. On a besoin de plus de personnels comme un troisième CPE à plein temps par exemple. Ils ont trop de choses à gérer et n’ont pas le temps d'organiser des projets pédagogiques pourtant indispensables au développement des élèves”, insiste Toufik Boubegtiten.
Pour lui, cette situation pose un problème politique et éthique “car ces élèves ne reçoivent pas ce à quoi ils ont droit en matière d’égalité des chances”.
Si pour l’heure, l’équipe éducative n’a pas communiqué de prochaine date de mobilisation, tous entendent bien poursuivre l’action.