Faire un plouf à Lyon l'été relève parfois du parcours du combattant. La faute à un manque historique de piscines mais aussi à une pénurie cette année de maîtres-nageurs qui contraignent les périodes d'ouverture.
Patienter sous un soleil de plomb pour espérer se rafraîchir dans l'eau. Devant la piscine du Rhône, des dizaines de nageurs attendent leur tour. “On est obligé de venir une heure en avance pour pouvoir faire la queue. Les petits attendent sous la chaleur et ce n'est pas évident du tout”, déplore une mère de fille rencontrée dans la file d’attente.
Pour avoir plus de chance de pouvoir entrer, les Lyonnais peuvent réserver des créneaux horaires. “Il y a des horaires assez restrictifs donc faut connaître les horaires pour pouvoir venir se baigner suffisamment longtemps”, ajoute une autre baigneuse en attendant son tour.
4 piscines sur 9 ouvertes en août
Jusqu’à présent, 6 piscines sur 9 étaient ouvertes. A partir du 1er août, il n’y en aura plus que 4. Conséquence d’une pénurie nationale de maîtres-nageurs, accentuée par la politique salariale de la ville, jugée peu attractive par Aurélien Scandolara, élu CGT personnels ville de Lyon. “Il y a des agents techniques et des maîtres nageurs qui partent dans des communes bien plus petites parce que le régime indemnitaire, la prime mensuelle est plus intéressante là-bas”.
1 piscine pour 50 000 habitants
Lyon pâtit également d’un problème plus structurel. 1 piscine pour 50 000 habitants, c’est très en dessous de la moyenne nationale. Solution trouvée par la ville : un bassin éphémère au parc de la tête d’or.
Mais cette année, la municipalité écologiste trouve l’installation trop chère mais a tout de même prévu de créer d’ici 2026 une 10e piscine dans le 8e arrondissement. Pour Jean-Stéphane Chaillet adjoint (LR) à la mairie du 2e arrondissement de Lyon, ça ne suffira pas.
“Je rappelle quand même quand dans les précédents mandats y a eu 38 millions d'euros investis dans les piscines, là on en est à la moitié. C’est pour ça que quand j’entends Grégory Doucet dire qu'il a fait plus qu'avant c’est faux. On est sur un exemple de ce qu’est la décroissance verte. Là c’est le pire exemple que ça peut être”, assure l’élu d’opposition.
La ville de Lyon n’a pas souhaité répondre à nos questions, ni même nous laisser filmer dans ses piscines. Cet été encore, plus de 200 000 nageurs sont attendus dans les bassins lyonnais.