Un happening silencieux et statique sera organisé contre la chasse à la marmotte samedi 01 octobre à 10h30 devant l’Hôtel de ville de Lyon. L’objectif : l’interdiction définitive de cette pratique ancestrale qui a tué plus de 1000 marmottes en 2021.
« Omniprésente dans les vitrines et restaurants lyonnais, la marmotte est un véritable emblème à Lyon et pourtant elle continue d’être chassée massivement dans les Alpes » se désole Pauline di Nicolantonio présidente de l’Association Justice Animaux Savoie (AJAS). Pour prévenir une potentielle disparition de l’espèce et interdire la chasse à la marmotte, un happening statique sera organisé en présence de quelques élus samedi 01 octobre à 10h30 devant l’Hôtel de ville de Lyon.
Un rassemblement symbolique et stratégique après celui réalisé le 11 septembre dernier à Chambéry. Elle explique : « Contrairement aux Alpes, la marmotte n’est que très peu chassée dans le Rhône, mais la ville de Lyon permet d’avoir une plus grande visibilité, on espère sensibiliser le préfet du Rhône mais surtout se faire entendre au niveau national et retirer l’espèce de la liste des espèces chassées sur tout le territoire ».
Une espèce en danger : 1000 marmottes tuées en France en 2021
Si la chasse à la marmotte est peu pratiquée en France et est même interdite dans certaines communes, chaque année des centaines de ces petites bêtes sont tuées en France. Particulièrement dans les Alpes comme le souligne Pauline Di Nicolantonio : « 426 marmottes ont été tuées en Savoie en 2021 et 1000 dans toute la France ». Une espèce déjà en déclin, selon elle, depuis les années 90 et particulièrement fragilisée par d’autres facteurs comme les effets du réchauffement climatique, les incivilités des randonneurs ou encore l’attaque de chiens.
Les chiffres sont communiqués par les chasseurs et souvent sous-estimés. Ce qui leur permet de continuer à chasser librement.
Pauline NicolantonioPrésidente de l'Association Justice Animaux Savoie (AJAS)
Un animal pourtant protégé par la Convention de Berne
Il s’agit pourtant d’un animal protégé par l’annexe III de la Convention de Berne signée en 1979. Ce qui signifie que la chasse à la marmotte est autorisée sur un territoire tant que les marmottes sont nombreuses et que l’espèce n’est pas menacée. Une règle en réalité très peu respectée, selon la présidente de l’association. Elle explique : « Il n’existe à ce jour aucun comptage officiel permettant de connaître avec exactitude l’état de la population, les chiffres sont communiqués par les chasseurs et souvent sous-estimés. Ce qui leur permet de continuer à chasser librement. »
La présidente souligne également le paradoxe de certaines prises de décisions en citant l'exemple de l' Ardèche. Selon elle, le département a récemment mis en place des plans de réintroduction de l’espèce mais autorise en parallèle la chasse dans l’une de ses communes.
Une pratique ancestrale amenée à disparaître ?
Pour la présidente de l’Association Justice Animaux Savoie (AJAS) il est urgent de se mobiliser samedi pour arrêter définitivement cette pratique réalisée selon elle « comme loisir ». Elle ajoute : « Le seul but est de donner satisfaction à quelques adeptes d’une pratique d’un autre âge. Suite à notre dernière mobilisation à Chambéry, le représentant des chasseurs Thierry Coste a reconnu lui-même dans une interview qu’il s’agissait d’une pratique ancestrale probablement amenée à disparaître ! Alors pourquoi attendre ? »
Début septembre une vingtaine d'ONG dont 30 Millions d'Amis ont signé une tribune dans les pages du journal Le Monde pour dénoncer cette pratique et une pétition est en ligne pour exiger le retrait de la marmotte de la liste des espèces chassables. Elle a déjà recueilli 48 000 signatures.
« Si on en atteint 50 000 signatures on pourra s’entretenir avec le gouvernement directement. » ajoute Pauline di Nicolantonio