Une méthode inédite d'analyse géochimique d'œufs fossilisés provenant de Chine a montré que les oviraptorosaures couvaient leurs œufs avec leurs corps, à l'instar des oiseaux d'aujourd'hui. Ils les maintenaient à une température comprise entre 35°C et 40°C.
C'est une découverte d'importance. Une méthode inédite d'analyse géochimique d'œufs fossilisés provenant de Chine a montré que les oviraptorosaures couvaient leurs œufs avec leurs corps, exactement comme pour nos oiseaux, et en les maintenant à une température comprise entre 35°C et 40°C.
Ce résultat est le fruit d'une collaboration franco-chinoise coordonnée par Romain Amiot du Laboratoire de géologie de Lyon (CNRS/ENS de Lyon/Université Claude Bernard Lyon 1). L'article est publié ce mercredi dans la revue Palaeontology disponible en ligne ce 28 juin.
Les oeufs fossilisés analysés géochimiquement
Les stratégies de reproduction des dinosaures, et notamment le mode d'incubation de leurs œufs, soulèvent encore de nombreuses questions scientifiques. Jusqu'alors, les interprétations se basaient sur des indices indirects tels que la morphologie de coquilles d'œufs fossilisés ou l'organisation des nids. Des chercheurs lyonnais, en collaboration avec une équipe chinoise, ont mis au point une méthode basée sur l'analyse géochimique d'œufs fossilisés et ont déterminé pour la première fois que la température d'incubation des œufs d'oviraptorosaures était comprise entre 35 et 40°C.Qui étaient les oviraptorosaures ? Des dinosaures bipèdes couverts de plumes et munis d'un bec leur donnant l'apparence de certains oiseaux. Ils pesaient quelques dizaines de kilos et pouvaient atteindre deux mètres de long. Afin de déterminer la température à laquelle ces dinosaures incubaient leurs œufs, les chercheurs ont analysé sept œufs fossilisés provenant du sud de la Chine. Ces derniers, vieux de 70 millions d'années, contenaient encore des embryons. Leurs coquilles ainsi que leurs os ont été analysés afin d'obtenir leur composition isotopique en oxygène.
Différentes formes de couvée
Ce nouveau résultat confirme la découverte, dans les années 90, d'oviraptorosaures fossilisés étendus sur leur ponte qui suggérait qu'ils couvaient leurs œufs. Surtout, ce travail ouvre de nouvelles perspectives en paléontologie : la méthode proposée permettra de connaître quelles étaient les stratégies d'incubation adoptées par les autres dinosaures. Certains, pesant plusieurs dizaines de tonnes, ne pouvaient vraisemblablement pas s'allonger sur leurs œufs pour les couver, mais utilisaient peut-être des sources de chaleur externes en recouvrant par exemple leur ponte d'un monticule de végétaux procurant de la chaleur par décomposition.Le reportage ...