À partir du 1er janvier 2025, la presqu’île lyonnaise passe en zone à trafic limité. Comme le nord de la rue de la République, plusieurs autres rues deviendront piétonnes. La liste vient d'être dévoilée par la métropole de Lyon.
La trame circulatoire de la presqu'île de Lyon va subir des modifications. Parmi les changements à assimiler dès le 1er janvier 2025, plus de rues piétonnes autour de la rue Edouard Herriot.
Exit la voiture... Ou presque
La Métropole vient de dévoiler les aménagements prévus sur la Presqu'île. Parmi eux, des bornes rétractables pour empêcher les voitures de circuler sont prévues rue Édouard Herriot ainsi que sur huit autres axes importants. En tout, ce sont 15 rues qui vont entièrement devenir piétonnes. La plupart d'entre elles, sont des perpendiculaires à la rue de la République.
À un an et demi de sa mise en place, la future zone à trafic limité (ZTL) de la Presqu’île se précise. Entre les places Bellecour et Terreaux, la voiture devient machina non grata. Une position assumée par Fabien Bagnon, vice-président EELV de la Métropole de Lyon, en charge de la voirie. "Il y a encore des choses à définir, affirme-t-il, par exemple la liste des ayants droit, des personnes ayant accès à l’intérieur du périmètre. Elle doit être encore débattue à partir du début de l’année et jusqu’en 2025."
Une végétalisation envisagée
Pour rendre le périmètre plus agréable aux piétons, la Métropole envisage d'y mettre une couleur chère à la mairie de Lyon... Du vert. La métropole prévoit une végétalisation de certains espaces. Ce qui réduirait encore plus la place du trafic automobile, environ 20% de moins qu’actuellement.
Ces modifications inquiètent Pierre Oliver, maire LR du 2ᵉ arrondissement de Lyon. Selon lui, c'est le commerce du centre qui va en pâtir. "Ce que je redoute, c’est que les grands bénéficiaires soient Amazon, le commerce en ligne ou le village des marques. Finalement, ce sont nos petits commerçants du centre-ville, qui sont là depuis des décennies, qui vont mourir à petit feu à cause de cette décision qui est purement idéologique. Car ce n’est pas avec la ZTL que l’on va mieux respirer demain à Lyon", assène l'élu.
Entre espoir et résignation
L’association My Presqu’île, qui fédère plus de 500 commerces, semble résignée. Elle veut voir dans la piétonnisation de ces 15 nouvelles rues une autre façon d’attirer les clients. "On attend aujourd’hui des aménagements urbains, autour de ces rues piétonnes, pour séduire la population, explique Johanna Benedetti, vice-présidente de My Presqu'île. Car les clients pourraient être effrayés par l’idée de ne pas pouvoir se garer ou de ne pas pouvoir venir en voiture."
Tous ces changements, comprenant notamment le passage de la rue Grenette en double sens pour les bus, satisfont tout de même quelques personnes. En première ligne : le collectif "La rue est à nous", une association pour la justice climatique. "On s'attendait à plus ! On parlait d’une piétonnisation sur toute la Presqu’île pendant la campagne, rappelle Clément Drognat-Landré, coordinateur de l'association. C’est une bonne première étape, concède-t-il, mais cela n’est pas un bouleversement et on peut aller beaucoup plus loin." La concertation sur la ZTL budgétée à 25 millions d’euros doit se poursuivre encore un an.