Cette semaine, les médecins d'Auvergne-Rhône-Alpes auraient du recevoir 3 flacons d'AstraZeneca. Mais voilà, promesse a été donnée aux pharmaciens de pouvoir vacciner. Résultat : les médecins libéraux n'ont pas droit à leur commande. "Inacceptable", estime l'URPS Médecins libéraux.
Ce lundi 8 mars 2021, le Dr Pierre-Jean Ternamian ne décolère pas. Le président de l’URPS Médecins Libéraux d'Auvergne-Rhône-Alpes se fait le porte-voix de la grogne massive parmi les 13.5000 médecins libéraux de la région. En cause : une note de la Direction Générale de la Santé envoyée la veille au soir, indiquant que "la commande des vaccins pour cette semaine à venir est réservée aux pharmaciens et interdite aux médecins généralistes".
"Shéma vaccinal bafoué"
"On a épuisé tous les stocks. On est à sec. Ce n'est pas la première fois qu'on nous annonce qu'il est difficile de trouver des doses, mais là c'est la première fois qu'ils privilégient un professionnel de santé au détriment d'un autre", s'insurge le Dr Pierre-Jean Ternamian. Le médecin et syndicaliste n'en a pas après les pharmaciens, mais a du mal à comprendre la dernière décision des autorités sanitaires.
Cette semaine, partout en France, les médecins libéraux ne pourront recevoir leurs habituelles commandes de vaccin AstraZeneca. Pourquoi ? Parce qu'un engagement a été pris d'ouvrir la vaccination contre la Covid-19 aux pharmaciens. Mais voilà, il n'y a plus assez de stocks et les autorités ont choisi de réserver les commandes de la semaine aux officines. "Inacceptable" estime le président de l'Urps Médecins Libéraux d'Auvergne-Rhône-Alpes.
Le schéma vaccinal est bafoué. Les pharmaciens n'ont pas le dossier des patients. Le risque, c'est que les facteurs à risque ne soient pas pris en compte.
"Des confrères qui se sentent humiliés"
Trois semaines que les médecins généralistes se sont investis dans la campagne de la vaccination AstraZeneca. Ils ont contacté les patients prioritaires en fonction de l’évolution constante des populations ciblées. "Ce vaccin n'avait pas bonne presse. On était en train de convaincre nos patients et ils nous ont fait confiance. Et là, on doit annuler leur rendez-vous faut de pouvoir commander les doses", explique le représentant des médecins libéraux de la région.
"C'est se moquer des médecins libéraux et des généralistes" poursuit le Dr Pierre-Jean Ternamian. L'Union régionale a réalisé une petite étude parmi les 8.000 médecins généralistes : "80% étaient prêts à vacciner. Encore faut-il avoir des doses..."
"Décider de prioriser les pharmaciens pénalise les médecins généralistes et leurs patients", indique l'Union régionale dans son communiqué de presse. Elle apporte son "soutien à l’ensemble des confrères qui se sentent humiliés, demande le retrait de cette mesure, et que les médecins soiuent fournis en priorité".