Un nouvel épisode de chaleur est annoncé cette semaine à Lyon. Plus qu'en campagne, la chaleur peut vite s'avérer étouffante en ville. Alors comment rafraîchir les milieux urbains ? Quelques éléments de réponse avec les aménagements mis en place à Lyon.
Dès ce mercredi, une vague de chaleur particulièrement précoce est attendue dans la région et devrait durer jusqu’à la fin de la semaine. Jusqu’à 38°C attendus ce samedi à Lyon, selon Météo France !
En ville justement, la chaleur peut vite devenir étouffante pour les riverains. Et pour cause : elles concentrent des îlots de chaleur, des zones urbaines où les températures sont significativement plus élevées. Avec le réchauffement climatique, ce phénomène va s’aggraver. Alors comment lutter contre cette problématique ?
L'expérimentation d'une peinture anti-chaleur
A Lyon, plusieurs idées voient le jour. Par exemple : modifier le revêtement des sols. Sur un trottoir d’une superficie de 100m² situé rue Béchevelin (7ème arrondissement), une peinture anti-chaleur est expérimentée depuis un an. Grâce à son pouvoir réfléchissant, elle pourrait réduire la température de 10 degrés, voire plus, en période de forte chaleur.
Il s’agit d’une peinture à l’eau sans solvant dont la particularité est d’intégrer des billes de céramique. Ces billes de céramique constituées de vide, créent ainsi une isolation de la surface traitée. C’est ce vide qui empêche le stockage des calories et permet donc de diminuer la chaleur.
Végétaliser pour rafraîchir les espaces publics
Mais la principale solution, c’est la végétation. Les arbres font office de climatiseurs naturels grâce au phénomène d’évapotranspiration. En des mots simples : à travers l’irrigation, les arbres pompent l’eau du sol. Cette eau va être transformée en vapeur d’eau au niveau des feuilles. Cette vaporisation va créer un effet de rafraîchissement. C’est pour cela que la végétalisation permet de rafraîchir la ville !
La Ville de Lyon compte donc bien miser sur ce phénomène pour l’avenir. "Pour abaisser la température en proximité, il faut vraiment végétaliser, considère Béatrice Vessiller, vice-présidente de la métropole de Lyon chargée de l’urbanisme et du renouvellement urbain. Avoir une couverture ombragée, avoir la canopée. Une couverture végétale avec des arbres de voltige importante."
La rue Garibaldi, un îlot de fraîcheur
Illustration avec la rue Garibaldi dans le 3e arrondissement. En 2017, des centaines d’arbres ont été plantés. Tout a été pensé pour eux : les arbres sont irrigués grâce à un système de récupération des eaux de pluie. Et des capteurs de températures ont été accrochés aux branches. Des outils qui permettent de savoir comment se portent ces végétaux.
Autre aménagement dans cette rue : le bitume a été remplacé par du béton clair qui absorbe moins la chaleur. Cinq ans après le lancement de ce laboratoire en plein air, la rue Garibaldi est devenue un îlot de fraîcheur.
La végétalisation, paramètre indispensable des futurs projets
Des résultats qui poussent la mairie de Lyon à continuer dans cette direction. "On est en train de réfléchir à notre nouvelle charte des espaces publics, détaille Béatrice Vessiller. L’adaptation au réchauffement climatique, la désimperméabilisation, la présence de l’eau, la végétalisation massive… C’est indispensable !"
La végétalisation au cœur des futurs espaces publics. Exemple avec le nouveau quartier Confluence à la pointe sud de Lyon. A la place d’une ancienne friche industrielle, une forêt de 6 hectares pousse doucement et devrait voir le jour d’ici 2030.
On plante des arbres aujourd’hui mais la canopée et l’ensemble de la forêt seront constitués dans quelques années. C’est vraiment des projets cruciaux pour que la ville soit supportable, respirable. Qu’on puisse aussi marcher dans des rues ombragées le plus possible, pour qu’on puisse ressentir un bien-être quand on va se déplacer dans les rues
Marie-Paule Coassy, cheffe de projet à Lyon Confluence