L'offre de salles de spectacle s'étoffe à Lyon. Après la Halle Tony Garnier et le Groupama Stadium, l'Arena ouvrira ses portes dès cet automne avec une série de concerts de grands artistes. Ce nouvel éventail de choix n'affaiblit pas les salles existantes.
Ils étaient 50 000 au Groupama Stadium, ce mardi 11 juillet 2023 soir, à reprendre en chœur les tubes des Red Hot Chili Peppers. Le concert des rockers californiens est le 5e évènement musical en moins d'un mois pour le grand stade de l’OL, après Depeche Mode, Mylène Farmer et Muse.
Le lieu deviendrait-il un incontournable pour grands concerts et évènements ? C'est possible et il n'est pas le seul.
Une offre variée de salles de spectacle
Enthousiaste, un spectateur, la petite cinquantaine à quelques mètres de l'entrée du concert des Red Hot explique "le lieu... c’est l’Olympique Lyonnais, c’est mon club, c’est ma vie". Un jeune homme, lunettes de soleil et casquette sur la tête partage son élan, "c’est génial (le Groupama Stadium), l’organisation est toujours au top, l’audio est nickel".
En cinq dates, quelque 240 000 spectateurs ont dansé et chanté en ce début d'été au Groupama Stadium, grâce notamment aux deux concerts de Mylène Farmer. Un engouement qui devrait se poursuivre avec une nouvelle salle. Le 5 novembre prochain, l'OL Vallée inaugura la LDLC Arena, une salle qui accueillera, chaque année, une dizaine de matchs de basket, mais surtout une centaine de spectacles.
Pas encore tout à fait opérationnelle, la LDLC Arena peaufine son intérieur. "On peut plus ou moins avancer la scène, explique Xavier Pierrot, le directeur d'OL Vallée et de la LDLC Arena, voire faire une scène centrale. On a toutes les configurations" dit-il sans dissimuler sa satisfaction.
Avec une capacité d'accueil de 16 000 personnes, l'Arena de Décines se positionne parmi les grandes salles de spectacles. "La métropole de Lyon mérite une salle de cette envergure. Nous, ce que l’on souhaite, c'est que sur les grandes tournées européennes, on puisse aller de Londres à Paris, en allant vers Barcelone, Milan et s’arrêter à Lyon", reprend le directeur de la salle.
Abondance de biens ne nuit pas
Jean-Pierre Pommier, tourneur et professionnel du spectacle, voit cette future salle de l'Arena comme une offre "en plus", certainement pas comme une menace pour les autres salles lyonnaises. "Pour moi, c’est une nouvelle salle, neuve, bien réfléchie sous l’angle du spectacle. On se retrouve avec deux grandes salles à Lyon : la halle Tony Garnier et l’Arena."
"La différence avec la Halle, poursuit-il, c’est que l’Arena va être beaucoup plus fonctionnelle, sans doute beaucoup plus confortable pour le public, mais ça n’aura pas le charme désuet de la Halle Tony Garnier. La Halle Tony Garnier, qui était la seule qui existait, était "victime" de sa solitude. Il fallait trouver des disponibilités et ce n'était pas toujours facile. On aura désormais moins de mal à monter les spectacles car il y aura plus de disponibilité", explique-t-il.
"En clair, l’Arena est là pour faire de gros spectacles, à moins de 5000 personnes, détaille le tourneur, ce n’est même pas la peine d’y aller ! L’amphithéâtre, c’est 2400 personnes, la Bourse du travail, c’est 1800 places. Le Transbordeur c’est 1500 à 1800 personnes, ce n’est pas une concurrence de salles, c’est juste une autre salle qui s’ouvre."
Financée entièrement par l’OL à hauteur de 141 millions d’euros, l’Arena devrait attirer à terme 1,5 million de spectateurs par an, presque autant que le stade avec ses matchs et ses concerts.