Deux personnes en plus ont été mises en examen dans le cadre de l'enquête sur l'attaque d'un local où se tenait une conférence sur Gaza, en novembre à Lyon, portant à douze le nombre de militants d'ultra-droite poursuivis dans ce dossier, a annoncé vendredi le parquet.
Les suspects avaient été arrêtés lundi avec huit autres personnes, dont six ont été relâchées sans être mises en cause, a précisé le parquet à nos confrères de l'AFP.
À l’issue de leur garde à vue, deux avaient été mises en examen mercredi pour "participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences volontaires ou de destructions ou dégradation", un chef également retenu jeudi 28 mars pour les deux derniers suspects.
L'un d'eux "a en outre été mis en examen du chef de port prohibé d'arme de catégorie D et l'autre du chef de dégradations volontaires en réunion", a indiqué le parquet. Ces deux suspects ont été placés sous contrôle judiciaire.
Début février, sept membres présumés de l'ultradroite lyonnaise avaient déjà été mis en examen dans ce même dossier notamment pour "association de malfaiteurs", un chef passible de cinq à dix ans de prison. Deux d'entre eux, âgés d'une vingtaine d'années, figures connues de l'ultradroite lyonnaise, avaient été placés en détention provisoire.
Rappel des faits
Le soir du 11 novembre, des dizaines de personnes vêtues de noir, le visage en partie masqué, avaient tenté d'enfoncer la porte d'un local du Vieux Lyonà coups de mortiers d'artifice et de barres de fer, selon plusieurs témoins. À l’intérieur, une centaine de personnes suivaient une conférence d'un médecin ayant travaillé à Gaza, organisée par le Collectif Palestine 69. L'attaque avait fait sept blessés, dont trois transférés à l'hôpital. Un homme proche "de la mouvance ultradroite" avait été interpellé le soir même à proximité des lieux, en possession d'une batte de baseball, d'un poing américain et d'un protège-dents, selon le parquet.
Il avait été immédiatement mis en examen. L'exploitation de données dans son téléphone, des images de vidéosurveillance et de bornages téléphoniques a permis aux enquêteurs d'identifier d'autres participants. L'attaque contre la conférence pro-palestinienne avait été revendiquée sur une boucle Telegram d'ultradroite identitaire et néonazie par le "Guignol Squad", groupe informel coutumier des actions violentes à Lyon.
Cette action avait relancé les appels à dissoudre les groupuscules d'ultradroite actifs à Lyon, dont Les Remparts, bâti sur les cendres de Génération identitaire, collectif dissous en 2021.