Cop 24 : le foulard anti-particules qui part à la conquête des villes polluées

Dans la perspective de la COP 24, nous faisons l'inventaire de solutions pratiques pour lutter contre le réchauffement climatique. A Lyon, une start'up a lancé "Wair", un produit innovant qui permet aux utilisateurs de deux-roues de filtrer la pollution atmosphérique. 

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L'idée est née dans l'esprit d'une jeune femme inspirée par le stylisme et l'écologie. Elle a imaginé "Wair", un masque anti-pollution qui se porterait comme un accessoire de mode. 

Caroline Van Renterghem a 31 ans. Proche des milieux écologistes, utilisatrice du vélo pour ses déplacements en ville, elle dit avoir envie "de porter le changement." Après des études à Sciences po, des séjours à Bordeaux et Toulouse, cette parisienne a finalement élu domicile à Lyon. Pour constater qu'ici comme ailleurs, il fallait trouver rapidement des solutions à la pollution atmosphérique. 

C'est en mars 2014 qu'elle prend conscience de l'acuité du phénomène lors d'un pic de pollution dans la capitale. "J'ai commencé à rencontrer des problèmes respiratoires" explique-t-elle. J'ai acheté un masque anti pollution mais je n'ai rien trouvé qui me correspondait. Ou ce n'était pas efficace, ou pas confortable ou pas très esthétique (...).Je me suis alors lancé alors le défi d'imaginer autre chose, un peu naïvement" admet-elle. 

Car les difficultés ne vont pas manquer pour développer son propre produit. Elle imagine en effet un masque "connecté" avec un capteur de pollution pour mesurer la pollution et alerter l'usager. Mais elle découvre alors que la technologie, en l'état des recherches, ne permet pas encore une telle sophistication à un prix accessible. Ce sera donc pour plus tard.  
 

Une campagne de crowfunding prometteuse  



Caroline Van Renterghem va alors choisir une autre piste, privilégier la création. Concevoir un tour de cou esthétique qui camouflerait son masque anti-pollution. C'est la bonne idée. Fin 2016 , une campagne de financement participatif lui permet d'écouler en un mois une première série de 500 prototypes au prix de 65 euros. 

Parallèlement, elle développe avec des experts un masque anti-pollution à partir d'un modèle médical qui filtre les bactéries. Un cahier des charges exigeant. Il doit être étanche, absorber les gaz d'échappement, filtrer les plus petites particules fines. En janvier 2018, "Wair" finit par obtenir l'homologation de l'Apave , sa reconnaissance comme "équipement de protection individuel certifié".

Il s'est vendu aujourd'hui 3000 exemplaires de masques "Wair" en tour de cou ou en foulard. Les filtres doivent être changés tous les mois pour rester efficaces. Mais ici, seul le filtre doit être remplacé, contrairement aux marques concurrentes qui vendent des masques complets à usage unique, et donc … jetables. Pas très bon pour la planète. Pour Caroline Van Renterghem, l'idée d'un changement de logique s'impose ici aussi pour limiter l'impact sur l'environnement.
   

Un modèle de production vertueux  

       
Il faudra encore attendre pour se procurer la prochaine génération "Wair active", le masque "connecté". Une application externe "Breezometer" permet déjà à l'usager de connaître l'intensité de la pollution mais elle ne le renseigne pas encore sur son niveau d'exposition personnel. Une levée de fonds est en cours pour développer un masque innovant, doté d'un capteur intégré "intelligent", qui fournira des données sur l'environnement immédiat en temps réel. Le produit pourrait être commercialisé d'ici deux ans.    

La production du foulard anti-pollution occupe aujourd'hui une équipe de 7 personnes sur la métropole de Lyon. Les textiles éco-certifiés sont  confectionnés en Rhône-Alpes et les masques montés par des travailleurs handicapés dans un atelier de Dardilly (Rhône). Un modèle de production vertueux, à partir de circuits courts.         
                 
        

          


          
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