Opération zéro déchet : bilan "plus que satisfaisant" 10 ans après son lancement à Roubaix

2014-2024, il y a 10 ans la ville de Roubaix lançait son opération "Familles zéro déchet". Entretien avec Alexandre Garcin, adjoint en charge de la transition écologique.

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Quel bilan tirer de l'opération familles 'zéro déchet' lancée en 2014 à Roubaix ? Chaque année, depuis 10 ans, une centaine de familles rejoignent le mouvement et deviennent ambassadrices de Roubaix 'zéro déchet'. Selon la municipalité, les économies sont substantielles pour ces familles, environ 1 000 euros par an. Enfin, l'opération ne manque pas d'inspirer d'autres initiatives, comme celle de l'entrepreneure Florence Duriez avec Haut la consigne. Entretien avec Alexandre Garcin, élu à la mairie de Roubaix, en charge de la transition écologique.

Quel était l'objectif de départ ?

En 2014, l'objectif était aussi de répondre aux enjeux de propreté de la ville, autrement. Et on a lancé le défi 'familles zéro déchet' qui était un peu la première étincelle dans ce projet. Avec l'objectif de trouver 100 familles. Sur la propreté, on voulait apporter des réponses différentes. L'optique, c'était de réduire les déchets. Dès la première année, on a eu 100 familles. Puis, chaque année, on recommence. Là, on lance la saison 10, avec quelque 800 familles qui ont rejoint le mouvement. C'est l'équivalent de 2,5 % de la population roubaisienne. C'est à la fois peu, car on est loin de 100%, mais aussi beaucoup, car de plus en plus de familles communiquent à ce propos et deviennent ambassadrices de cette campagne 'zéro déchet'. En marketing, on dit qu'une personne convaincue touche sept personnes.

Quel bilan tirez-vous ?

Sur la métropole, la production de déchets baisse de façon assez continue, depuis quelques années. Entre 2010 et 2023, les déchets ont été réduits de 598 kg par an et habitant à 544 kg par an et habitant. C'est plutôt pas mal. Il y a un impact crise économique aussi, mais on a beaucoup partagé et, à l'échelle de la métropole, 3 000 familles sont concernées. Pour les familles, en moyenne, c'est à peu près 1 000 euros d'économie annuelle, parfois jusqu'à 3 000 euros d'économie par an. On les accompagne par des ateliers à la carte et chacun avance à son rythme. Il y a des gens qui n'arriveront jamais à boire de l'eau du robinet, mais ce n'est pas grave. Au total, le bilan est très positif en termes d'impact. Car avec des sommes très petites : un atelier ça coûte 100 euros à organiser pour 10 familles. On en organise 50 par an, soit un coût de 5 000 euros. Mais l'impact est énorme, démultiplié, si l'on considère que toutes les économies faites par les familles en question sont de l'ordre de 500 000 euros. On travaille aussi dans les écoles, dans les associations, dans les commerces, avec les entreprises. Et il y a une dynamique d'économie circulaire propre à Roubaix qui est partie de ses habitants. 

Un exemple ? 

Haut la consigne de Florence Duriez, qui, au départ, faisait partie des familles 'Zéro déchet'. Elle nous a dit : 'J'aimerais faire une activité qui suit ce que j'ai commencé à réaliser au niveau de ma consommation'. On lui a proposé une liste de projets et elle a choisi les consignes. Elle se charge de laver toutes les bouteilles de bière dont les étiquettes sont décollables. Elle travaille avec de nombreux brasseurs. Autre exemple, celui de la dynamique autour des manufactures de Tissel, avec les entreprises : la Vie est Belt (ceinture avec des pneus de vélos usagés), Recyle-moi (réparation et vente de vélos).

Pensez-vous pouvoir augmenter le nombre de familles 'zéro déchet' ?

C'est toujours compliqué d'aller chercher des gens dans leurs zones, mais les ambassadeurs sont formés, ce sont les familles 'zéro déchet' qui tentent d'essaimer. Il y a même des gens très timides qui prennent confiance en eux.

Vous êtes vraiment satisfait sur tous les plans ? 

Non, dans les aspects où je suis un peu déçu, c'est qu'on n'a pas réussi à transformer l'essai à l'échelle métropolitaine. Le plan de réduction de déchets de la métropole a changé. Mais on reste loin de tout ce qu'on pourrait faire. Je pense à la déchetterie inversée du Smicval Market de Libourne, à côté de Bordeaux. Ils ont divisé par deux leurs déchets collectés, car les déchets sont collectés par les particuliers. Par exemple, un particulier qui jette une porte, peut très bien satisfaire un autre particulier. 

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