Un chien guide à la mairie de Beauvais, un programme zéro déchet à Roubaix, une confrérie qui accompagne les morts à Béthune… Trois communes de la région ont été distinguées ce lundi 18 novembre par la Fédération française des trucs qui marchent.
“Quand les communes trouvent des solutions, on essaie de les mettre en avant”, se félicite Raphaël Ruegger, cofondateur de la fédération française des trucs qui marchent (FFTM). Ce lundi 18 novembre, cette dernière organisait sa troisième grande soirée. À cette occasion, trois communes des Hauts-de-France ont notamment été mises à l’honneur : Roubaix, Béthune et Beauvais.
La FFTM s’est donné pour mission de faire un “tour de France des élus locaux” et d’identifier les initiatives qui contribuent au bien vivre ensemble et à des avancées sociales. “Toute thématique confondue”, précise Raphaël Ruegger. “Culture, sport, handicap, urbanisme, mobilités, logement, citoyenneté, patrimoine, écologie, violences faites aux femmes, citoyenneté et même la mort !”
De belles initiatives locales, duplicables… et qui marchent
Objectif : aller au contact des élus, identifier “les trucs qui marchent”, organiser une soirée et communiquer sur les réseaux sociaux et dans les médias sur les solutions locales. “En trois ans, on a rencontré 300 élus et on a mis en lumière 50 initiatives”, détaille le cofondateur de la FFTM.
Trois critères sont retenus pour qu’une initiative soit distinguée par la fédération. “Elle doit être locale et portée par un ou des élus de la commune ou du bloc communal”, explique Raphaël Ruegger. “Ensuite, il faut qu’elle fonctionne : c’est-à-dire qu’on a des discussions avec les habitants et les élus pour avoir les preuves que ça marche. Enfin, il est nécessaire qu’elle soit duplicable dans d’autres communes.”
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À l’occasion de la soirée de la FFTM, organisée aux Folies Bergères à Paris, Roubaix a mis sur le devant de la scène son initiative “Zéro Déchet”. Depuis dix ans, la ville Nordiste s’est en effet imposée comme une pionnière dans la réduction des déchets ménagers. Réparation d'objets, fabrication de produits maison, cuisine antigaspillage, ateliers et des formations pour sensibiliser la population aux gestes simples et écoresponsables… Des actions concrètes ont permis à certaines familles roubaisiennes de réduire leurs déchets de 80% et de réaliser jusqu’à 3 000 € d'économies par an.
Le Pas-de-Calais s’est aussi distingué, avec les Charitables de Béthune. Depuis 1188, cette confrérie officie à chaque enterrement, en particulier pour les indigents, afin que personne ne parte dans la solitude. Les Charitables assistent aux enterrements, portent les cercueils et veillent à ce que chaque défunt, quelle que soit sa religion, son âge ou son milieu social, reçoive les mêmes égards. La confrérie s’investit auprès des personnes en grande difficulté, incarnant un véritable lien social dans la ville.
Se nourrir des idées des autres
Enfin, la commune de Beauvais a été saluée, grâce à son initiative d’adopter un chiot apprenti guide pour les personnes malvoyantes. Tango, le chien, a finalement été réformé – trop sensible au bruit pour devenir un chien guide. Adopté par le maire, Franck Pia, il reste cependant “un étendard de la ville à la fois sur les questions de handicap et de bien-être animal”, affirme ce dernier. “Grâce à Tango, on continue à communiquer sur cette possibilité de faire comme nous.” Le modèle porté par la mairie avec Tango a permis de motiver d’autres structures à s’engager, parmi lesquelles des entreprises, des associations… et même, bientôt, deux collaborateurs de la mairie. “Le maire de Béthune m’a même dit qu’il envisagerait certainement de prendre un chien”, sourit Franck Pia.
Car c’est aussi ça, la magie des “trucs qui marchent” : des élus qui s’inspirent les uns les autres. “Enfin, on est positifs !”, se réjouit le maire de Beauvais. Lui-même a été séduit par une initiative portée par la ville de Montfermeil, en Seine-Saint-Denis : un magazine municipal dédié aux violences faites aux femmes. “On voudrait peut-être s’inspirer de ce qui a été fait pour sensibiliser l’opinion publique”, explique l’édile.
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Le fondateur de la FFTM encourage ainsi les élus : “Contactez-nous ! On a envie de faire rayonner vos initiatives et peut-être qu’on peut vous aider à mettre en place des trucs qui marchent qu’on a vu ailleurs…” Raphaël Ruegger voit la fédération comme un cercle vertueux : “Si on concentre toute notre énergie à mettre en place ces ‘trucs’ à grande échelle, on aura largement contribué à faire bouger la France.”