Ce week-end, une association organise une grande collecte pour le Liban : produit d'hygiène et petit matériel médical, matériel de puériculture et autres déambulateurs sont les bienvenus. Une façon pour les membres de la diaspora d'aider leurs proches piégés dans la guerre.
Dans le petit local sous l'église du Coeur-Immaculé de Marie à Amiens, quelques minutes après l'ouverture de la collecte, les dons affluent. "C'est vraiment touchant, on sent que les gens sont concernés. Il y a une espèce d'élan de dons et de générosités." salue Gladys Guillaume Souaid, médecin et coordinatrice de l'association Eurolibanese Medical Society, avec un sourire ému.
Tous les dons sont envoyés vers la Croix-Rouge libanaise. La collecte n'accepte pas de vêtements, mais cherche des produits d'hygiène, du matériel de puériculture ou médical et des équipements pour les personnes à mobilité réduite.
"La guerre est interminable"
Parmi les premiers à répondre présent, Assaad Nassar, président du Lions' Club Amiens Val de Selle, est venu apporter les dons de son organisation. "Nous avons réuni quelques produits médicaux, des déambulateurs, des masques, pour aider les gens. Je suis libanais d'origine, c'est important d'aider, car des innocents paient un prix très cher. Ils n'ont pas d'autres solutions que d'errer dans les rues, si on peut leur apporter un peu de réconfort, ce serait très bien" espère-t-il.
Un peu plus loin, Christine Hayek s'affaire pour trier les dons. "Je suis née dans la guerre, je suis à Amiens depuis une quarantaine d'années et j'ai l'impression que la guerre est interminable" constate cette libanaise qui travaille aujourd'hui dans l'enseignement.
Elle devait aller voir sa famille au Liban cet automne, alors elle tente d'aider comme elle peut, pour supporter son impuissance. "Je suis à fleur de peau comme tous mes compatriotes, tous les Libanais qui regardent de loin cette guerre, ce film d'horreur. On est face à un cauchemar (...) On est en contact permanent, on est scotchés au téléphone, on dort avec. On se réveille, on ne sait pas quelle mauvaise nouvelle on va apprendre. Nos parents sont vraiment en danger."
Cette mobilisation de la diaspora est une aide précieuse pour l'association Eurolibanese Medical Society. "C'est énorme, on a fait une délégation dans chaque région de France et on essaie de tout centraliser. De petits villages s'affairent également. Cela demande un plein temps mais nous sommes tous bénévoles, on a plus de soirées, de weekends, plus rien" reconnait Gladys Guillaume Souaid. L'association regroupe des personnels soignants, mais ils sont depuis quelques semaines épaulés par une société civile de plus en plus mobilisée par l'élan de solidarité.
La collecte se poursuit dimanche 10 novembre, à l'église du Coeur-Immaculé de Marie, 3 rue Edmond Rostand à Amiens, entre 10 heures et 17 heures.
Avec Gaëlle Fauquembergue / FTV